Je vous mes un petit sujet que je trouve intéressant et que j'ai lâchement recopier d'un autre site pour vous en faire profité. ( Source FAM )
J'ai regroupé 2/3 thèmes.
Un petit sur les réglages pour novice et un autre sur les notions de base.
Pour ce qui aime un petit clic sur la balance et je serai content :
Attention, ce ne sont que des généralités, valables dans la plupart des cas mais pas tous les cas. Rien ne remplace la lecture du mode d'emploi ou une petite séance d'explication avec votre horloger, montre en main, si vous avez des doutes. En effet, nos montres sont résistantes, et même plus, tant qu’on respecte les précautions d’usage et qu’on ne brusque pas le mouvement en le réglant n’importe comment.
Quelles sont les différentes positions de la couronne ?
Sur la plupart des montres automatiques, la couronne possède trois positions. Si la couronne n'est pas vissée, la première position est la position de départ. Si la couronne est vissée, il faut d'abord la dévisser et la couronne viendra alors se positionner naturellement sur la première position. Si vous avez un doute, vous pouvez pousser brièvement la couronne vers le boitier avant de la relâcher. Les trois positions sont donc (sur la plupart des montres, il y a des exceptions comme le El Primero p.e.) :
1 - Remontage
2 - Changement de date (trotteuse des secondes toujours en marche)
3 - Changement d'heure (trotteuse des secondes arrêtée)
NOTE : Sur ce chrono, la seconde est dans le registre à 9 heures, sur une automatique classique, ce sera une grande seconde classique.
Pourquoi remonter manuellement sa montre automatique ?
Une montre fonctionne mieux à tous les niveaux si elle est remontée à fond. Elle aura plus d'énergie pour mettre en mouvement les pièces du calibre, aura sa pleine réserve de marche, aura une meilleure précision, etc. En effet, les performances du mouvement ont tendance à décroitre de plus en plus rapidement quand la réserve de marche tend vers 0. Si vous vous contentez de la faire démarrer en la "secouant", la montre ne fonctionnera pas de manière optimale durant quelques heures, et il y a de grandes chances pour que le mouvement ne soit jamais remonté au maximum. Ce n'est qu'avec une montre remontée à bloc dès le départ que l'on peut être sur que le remontage automatique la maintiendra dans cet état, garantissant son meilleur fonctionnement possible. C'est pour cela qu'une fois cette opération menée à bien, il n'est pas nécessaire de la répéter chaque matin : l'automatisme s'en charge pour vous.
Donc, si votre montre automatique est arrêtée depuis quelques temps, remontez la manuellement à fond avant de la porter.
Remonter sa montre automatique manuellement peut aussi avoir de l'intérêt dans le cas de figure suivant. Généralement, sa réserve de marche sera de 40h-44h. Si on la dépose le vendredi soir pour la reprendre le lundi matin, elle ne passera pas le week-end et s'arrêtera dans en fin de journée le dimanche. Pour éviter cela, quelques dizaines de tours de couronne le samedi soir permettent de reprendre sa montre le lundi matin sans devoir la régler.
Comment remonter sa montre automatique ?
Le remontage se fait donc sur la 1re position en tenant la couronne entre le pouce et l'index et en la tournant vers le haut (sens de la flèche). On peut faire la tourner dans le sens inverse mais cela n'aura aucun effet sur le mouvement, ce n'est qu'en tournant la couronne vers le midi du cadran qu'on remonte manuellement sa montre automatique.
Combien de tour de couronne donner ?
Il est généralement admis qu'il faut donner une trentaine de tour de couronne pour remonter une montre. Il n'y a aucun risque de remonter sa montre trop fort : sur une automatique, un système appelé bride glissante empêche que le ressort de barillet soit bloqué, au risque de briser une pièce du mécanisme. L'habitude aidant, vous pourrez sentir l'entrée en action de la bride glissante. On peut donc donner des "centaines" de tours de couronne sans rien risquer si ce n'est d'"user" le mécanisme de remontage en vain.
Et les montres manuelles ?
Sur une montre à remontage manuel, la logique est la même. Quand la montre sera complètement remontée, le blocage sera tellement net qu'il est impossible de ne pas s'en rendre compte. Seuls de rares modèles de montre manuelles possèdent un système de bride glissante.
Le changement de date
Le mécanisme de changement de date est dit trainant quand on voit la date changer très lentement dans le guichet de quantième. Cela peut prendre une heure voire plus en fonction des mouvements.
Avec un changement de date sautant, la nouvelle date apparait automatiquement dans le guichet aux alentours de minuit. Si vous veillez tard, vous aurez le plaisir d'entendre un déclic vers 00h05 la plupart du temps (quoique certaines montres attendent 00h15).
Une montre est dite à date rapide quand tu peux directement changer la date via une position particulière de la couronne (généralement, la 2), sans faire tourner les aiguilles.
Une montre sans date rapide ne laisse d'autre choix que de tourner les aiguilles pour leur faire faire des tours de cadran et avancer jusqu'à la bonne date. Une possibilité reste de faire des allers-retours autour de minuit entre 23 heures et 2 heures par exemple (voir paragraphe suivant). Toutes les montres ne supportent cependant pas ce traitement.
Midi ? Minuit ?
Sur un cadran comptant douze heures, la notion de midi ou de minuit pose question. Pour savoir exactement où on en est (ou plutôt quand on est), les choses sont relativement simples : en réglant la montre avec la couronne sur le 3e cran, il suffit de faire avancer les aiguilles. Si lors du passage de l’aiguille des heures devant le sommet du cadran, la date ne change pas, il est passé midi et quand la montre indiquera 1 heure, il sera 1 heure de l’après-midi, soit 13 heures. Par contre, si la date change, il sera minuit, et donc quand la montre indiquera 1 heure, il sera 1 heure du matin.
La zone de la mort
Précaution d'usage pour les montres à date rapide : ne jamais changer la date avec la couronne en position 2 entre 21 heures et 3 heures. C'est généralement un aller simple chez l'horloger, d'où le nom de cette tranche horaire dite "zone de la mort". En effet, comme illustré par les dates trainantes le changement de date est un processus complexe qui prend du temps. Généralement, il débute bien avant minuit et ce n'est pas parce que la date est sautante que les choses sont différentes (il faut e.a. accumuler l'énergie bien à l'avance pour permettre ce saut rapide du quantième). Pour éviter de perturber le mécanisme, on n'intervient tout simplement pas dessus quand il est à l'œuvre. Si on le fait, on prend alors le risque de casser une dent du disque de quantième, ce qui signifie un détour par la case horloger, qui n'est pas prise en charge par la garantie. Idem si on passe minuit en sens inverse, en faisant "remonter le temps" aux aiguilles.
Le réglage d’une montre, méthode personnelle
Chacun à sa méthode mais voici la mienne qui m’a réussi jusque maintenant :
Table des matières
- Vocabulaire et fonctionnement des montres
- Complications (1re partie)
- Complications (2e partie)
- Chronographe monopoussoir
- Chronographe moderne (Ã deux poussoirs)
- Chronographe à navettes
COTE CADRAN
A – Corne : elles servent à attacher le bracelet à la montre en utilisant des barettes poussoir (pompes) amovibles ou, dans les anciennes, des barettes fixes.
B – Entrecorne : donne la largeur du bracelet.
C – Couronne : Elle sert à remonter la montre et à régler la date et l'heure. Sur les montres de plongée comme celle de gauche, la couronne est généralement vissée pour empêcher une manipulation accidentelle qui compromettrait son étanchéité.
D – Date ou Quantième : La fenêtre par laquelle apparaît le quantième est appelée Guichet.
E – Index : Les index sont les marques qui servent à indiquer les heures et les minutes/secondes sur une montre, voire les fractions de seconde sur un chronographe. Ils peuvent être "cerclés" comme les index des heures sur la Planet Ocean (gauche), ils peuvent aussi être "peints" comme sur la Speedmaster (centre), enfin, ils peuvent être "appliqués" comme sur la Baume & Mercier, ce sont alors des pièces métalliques "en relief" sur le cadran (droite).
F – Lunette : C’est la partie de la montre qui fait la jonction entre le boîtier et le verre. Elle peut être fixe ou tournante.
G – Petite seconde
H – Registre des minutes (à 3 heures) et des heures (à 6 heures)
I – Poussoir : ils servent majoritairement au fonctionnement du chronographe mais peuvent avoir d'autres fonctions selon leur disposition sur le boitier. Ils peuvent être vissés sur certaines montres.
J – Rehaut : C’est la partie de la montre qui fait la jonction entre le cadran et le verre. Il peut ou non porter des inscriptions.
COTE MOUVEMENT
Voir plus bas le point sur le fonctionnement d’une montre.
A – Raquette : Dispositif qui permet le réglage de la montre en allongeant ou raccourcissant la longueur active du spiral. La longue partie qui pointe vers l’index marqué V ou N (montre de gauche) et F/A ou S/R (montre de droite) est appelée queue ou flèche de raquette.
B – Balancier : Pièce métallique circulaire oscillant sur son axe et dont le mouvement de va-et-vient donne le « tempo » de la montre. Chacune de ses oscillations est divisée en deux alternances qui donnent les tics et les tacs que nous entendons.
C – Spiral : Ressort plat très fin qui entretien la régularité de l’oscillation du balancier. Sa longueur, réglée via la raquette, détermine la longueur de l’oscillation et donc le tempo de la montre.
D – Col de cygne : Dispositif qui permet un réglage fin de la raquette via l’action d’une vis qui vient pousser la flèche de la raquette contre un ressort en U.
E – Antichoc : Dispositif qui coiffe le rubis de l’axe du balancier et empêche celui-ci de se briser. Nommé aussi Incabloc du nom de la firme qui a popularisé le système.
F – Rotor : Demi cercle métallique pivotant librement sur son axe et dont les mouvements réarment le ressort de barillet. Cfr le point sur le remontage des montres.
G – Platine : Pièce métallique supportant l’ensemble du mouvement. Dans ce cas-ci se dit aussi de la pièce qui recouvre presque l’entièreté du mouvement, au contraire des ponts.
H – Ponts : Pièces métalliques sous lesquelles tournent les pivots des différents rouages de la montre. Ils reçoivent généralement le nom de la pièce qu’ils coiffent : pont de balancier p.e.
I – Rubis : Pierre synthétique qui vient couvrir les axes des différents rouages de la montre pour éviter une usure prématurée des pièces.
FINITION DU BOITIER
Le boitier est composé de trois parties (de haut en bas) : la lunette, la carrure et le fond.
FINITION DU MOUVEMENT
Crédit : monniergalvano.ch
Crédit : Ron DeCorte
L’anglage est l’opération qui consiste à limer les arrêtes des différentes pièces du mouvement. Idéalement, l’angle doit être de 45° et la surface anglée ne comporter aucune marque.
FONCTIONNEMENT D’UNE MONTRE
Attention, sur les deux premières images, le mouvement est vu "du dessus" ; sur la dernière, il est vu "par en dessous" !
A – Roue de couronne
B – Rochet (recouvre le barillet)
C – Roue de centre
D – Roue moyenne
E – Roue des secondes
F – Roue d’échappement
G – Balancier
H – Pont d’ancre
I – Ancre
J – Pignon
K – Barillet
L – Spiral
M – Palette(s)
N – Plateau
O – Cheville
P – Dard
Q – Cliquet
La roue A est, comme son nom l’indique, reliée à la couronne, c’est par son intermédiaire que l’on va remonter le mouvement de la montre. L’organe moteur de la montre, la partie qui lui fournit l’énergie nécessaire à son fonctionnement est le barillet K surmonté du rochet B. Le barillet est un cylindre plat dans lequel vient s’enrouler un long ressort en forme de lame. C’est la lente détente de ce ressort qui, par le jeu des engrenages et des pignons fera fonctionner la montre. Si le ressort était libre, il se détendrait en une fraction de seconde, mais via les rouages et l’ancre, il est en prise avec le balancier et son spiral qui, à l’autre extrémité du mouvement, vont réguler sa détente.
Crédit : Inconnu
Les rouages et les pignons correspondants J servent autant à transmettre cette énergie qu’à supporter les différentes fonctions de la montre : les aiguilles des heures et des minutes vont de paire avec la roue de centre C et celle des secondes avec la roue E du même nom.
L’énergie arrive à l’ensemble constitué de la roue F et à l’ancre I. Ces deux pièces qui forment l’échappement servent d’intermédiaire avec l’organe régulateur constitué du balancier G et du spiral L. Comme expliqué plus haut, le balancier donne le "tempo" de la montre en oscillant sur son axe, oscillations dont la régularité est entretenue par le spiral. Les oscillations (mouvement du balancier dans un sens et puis en sens inverse jusqu’à son point de départ) comportent deux alternances (aller & retour). Dans son mouvement, le balancier entraîne le plateau N et la cheville O qui à chaque alternance va "accrocher" le dard P de l’ancre, ce qui la fait pivoter à chaque passage. Sur le schéma qui suit, on voit qu’à chaque fois que cette pièce pivote, une des palettes M libère la dent de la roue d’échappement qu’elle bloquait avant que l’autre palette ne vienne arrêter une autre dent. Et ainsi de suite d’alternance en alternance. Le tic-tac que nous entendons n’est rien d’autre que le bruit des palettes sur les dents de la roue d’échappement.
Crédit : horlogerie-suisse.com
Libération et blocage successifs permettent aux différents rouages d’avancer d’un "pas" à chaque alternance, et au ressort de barillet de se détendre d’autant. En fonction de la place du rouage et du jeu des démultiplications, les aiguilles vont avancer à chaque fois d’une fraction d’heure, de minute ou de seconde.
Quand un mouvement est donné pour 18.000 alternance/heures, cela veut dire que l’aiguille des secondes va avancer de 5 "pas" à la seconde : 5 alternances x 60 secondes x 60 minutes = 18.000 A/h. S’il s’agissait d’un chronographe, cela veut dire que si le marquage sur le cadran est correct, il sera facile de chronométrer des temps au 1/5e de seconde puisqu’on peut arrêter la trotteuse centrale du chronographe à chacune des alternances. Voici, pour illustrer ce propos, la photo de la grande seconde d’une Seamaster "Peter Blake" dont le mouvement bat à 28.000 A/h soit au 1/8e de seconde :
Crédit : Inconnu
REMONTAGE DES MONTRES
Les montres manuelles doivent être remontées à la main via la couronne. Une fois le mouvement remonté au maximum, il se bloquera et, sauf problème mécanique, il sera impossible d'encore donner des tours de couronne. La plupart des montres ayant une réserve de marche d’une quarantaine d’heure, il est conseillé de les remonter tous les jours plus ou moins au même moment. Il faut toujours remonter sa montre manuelle à fond. Le remontage via la couronne ne demande pas une grande force, même si certains mécanismes sont plus durs que d'autres, et la différence de résistance une fois le mouvement remonté au maximum, signe qu'il faut s'arrêter, sera clairement perceptible : le mouvement est bloqué et il est impossible de donner un nouveau tour de couronne à moins de vouloir délibérément forcer le mouvement.
Par contre, avec les montres automatiques, c'est le mouvement du rotor sur son axe qui via le jeu des rouages va remonter le mécanisme de la montre. Une fois le mécanisme remonté au maximum, un système appelé "bride glissante" permettra au rotor de continuer à tourner librement sans pour autant remonter encore le mécanisme. La première fois que l'on porte une montre automatique après que son mouvement se soit arrêté, il faut remonter manuellement le mouvement. Généralement une trentaine de tours de couronne suffisent. Au-delà , la bride glissante entre en action : vous pouvez continuer à donner des tours de couronne mais ils ne remonteront plus la montre. Avec un peu d'habitude, vous sentirez l'entrée en action de la bride glissante. Après, le port de la montre suffit à assurer un remontage optimal de la montre sauf activité particulièrement sédentaire. En effet, ce qui provoque les mouvements du rotor, ce sont les mouvements du poignet qui porte la montre.
Il est à noter que certains modèles manuels avec grande réserve de marche, possèdent aussi une bride glissante, ce qui fait que vous pourrez continuer à donner des tours de couronne même si le mouvement est remonté à son maximum.
Une fois que la montre est remontée à fond, on peut alors procéder aux différents réglages de l'heure, de la date, etc.
Pourquoi remonter sa montre à fond ? En fait, c'est ainsi qu'elle fonctionnera le mieux et aura la meilleure précision. Elle aura un maximum d'énergie pour vaincre l'inertie des différentes pièces du mouvement, résister aux chocs, etc. Les montres sont d'ailleurs conçues pour donner le "meilleur d'elle-même" sur la première moitiée de la réserve de marche.
CHRONOMETRE
Crédit : Inconnu
Les montres sont certifiées chronomètres, quand leur mouvement a été testé durant 2 semaines où on l'a mis dans différentes positions et conditions d'utilisation, et que pendant ce temps il n'a pas reculé de plus de 4 secondes par jour ni avancé de plus de 6 secondes par jour. Le contrôle a été effectué par le Cosc ou Contrôle Officiel Suisse des Chronomètres. Une montre peut cependant se montrer tout aussi précise sans pour autant avoir été contrôlée par le COSC, les marques procédant elles aussi à des contrôles de qualité comme les 1000 heures de tests effectuées par JLC.
Il est à noter que l’Allemagne (observatoire de Glashütte financé par Wempe) et la France (observatoire de Besançon) vont normalement se doter de leur propre norme chronométrique avec certificat à l’appui.
COMPLICATIONS (PARTIE I)
En horlogerie, on appelle complication toutes les "fonctions" d’une montre qui ne sont pas l’indication des heures, des minutes et des secondes. Il ne faut pas perdre de vue que ces complications sont toutes mécaniques : elles sont constituées d’autant de rouages, pignons et autres pièces mues par la seule énergie du ressort de barillet et leur avance est aussi réglée par l’ensemble balancier/spiral.
Deux petites remarques avant de commencer. J’ai regroupé les complications en différentes catégories pour rendre les choses plus simples, mais cette organisation n’a rien d’officiel ou de scientifique. Enfin, il s’agit d’une présentation générale et je me suis donc dispensé d’explications techniques qui, pour certaines, dépassent mes compétences et de toute façon prendraient trop de place.
AFFICHAGE
Crédit : Steve G
Selon la définition donnée ci-dessus, la seconde centrale n’est pas vraiment une complication puisqu’elle affiche les secondes. Cependant, comme ont le voir sur ces deux photos (deux calibres 30 de la famille Omega : à gauche, avec petite seconde ; à droite, avec seconde centrale), elle demande l’ajout d’un pont et d’une roue de renvoi depuis la roue des secondes vers la seconde centrale. Ce qui est déjà plus compliqué…
Crédit : zenith-watches.com & Inconnu
La réserve de marche est l’indication du nombre d’heures ou de jours durant lesquels le mouvement peut encore fonctionner avant de s’arrêter. Généralement, le barillet d’un mouvement lui offre +/- deux jours d’autonomie.
Crédit : Chronophage
Cette montre comporte deux complications. La première est l’affichage des heures dans un guichet, la seconde est l’affichage rétrograde des heures. Arrivée en bout de course, l’aiguille rétrograde revient à sa position initiale en sens inverse ; à aucun moment, elle ne fait un tour complet.
Crédit : Alexandre Ghotbi
La seconde morte est un raffinement mécanique qui nous parait pour le moins étrange depuis l’avènement du quartz. En effet, une seconde morte ne bouge pas tant que la seconde n’est pas écoulée et donc se déplace par saut d’une seconde, comme sur une montre à quartz, et non pas à petits pas au gré de chaque alternance.
TEMPS COURTS
Les chronographes sont des montres qui permettent de mesurer à la demande des temps courts. Généralement, le poussoir supérieur sert au départ et à l’arrêt (start/stop) du mécanisme de mesure, tandis que le poussoir inférieur sert à sa remise à zéro (reset).
Crédit : Inconnu & watchco.com.au
Cette montre est dotée d'une échelle tachymétrique sur sa lunette. Le tachymètre sert à calculer la vitesse par heure d'une voiture, d'une machine, etc. Premier exemple, vous désirez connaître la vitesse de votre voiture sur l'autoroute. Pour cela vous devez avoir deux repères pour marquer une distance fixe qui servira d'unité de référence ; par facilité prenons des bornes kilométriques. Au passage de la première borne vous enclenchez le chrono ; au passage de la deuxième borne vous l'arrêtez. La trotteuse du chronographe vous indiquera alors exactement le nombre de kilomètres que vous ferez en une heure. Si vous avez pris 20 secondes pour parcourir cette distance, en face de l'aiguille vous trouverez l'indication 180 soit 180 km/h. Deuxième exemple : vous voulez connaître la vitesse de votre photocopieuse. C'est le même principe : vous chronométrez le temps qu'elle prend pour imprimer 10 copies par exemple. Disons qu'il lui faille 33 secondes pour y arriver, l'échelle tachymétrique indique 110. En une heure, la photocopieuse imprimera donc 110 x 10 feuilles soit 1100 feuilles.
Crédit : Zen & watchco.com.au
Le rehaut de celle-ci arbore une échelle télémétrique. Le télémètre sert à calculer la distance séparant un évènement de son observateur grâce à la vitesse du son. Ainsi entre l'éclair et le tonnerre il y a toujours un temps de différence qui s'explique par la différence qu'il y a entre la vitesse de la lumière et celle du son. Si vous enclenchez le chronographe quand vous voyez l'éclair et que vous l'arrêtez quand vous entendez le tonnerre, l'échelle télémétrique vous indiquera la distance qui vous sépare du lieu où la foudre est tombée.
Cette montre est aussi dotée de la fonction retour en vol ou flyback en anglais permet une remise à zéro et un redémarrage instantané du chronographe en appuyant sur le poussoir de remise à zéro. C’est évidemment bien plus rapide que de faire stop + start + stop. Ce dispositif sert surtout à la navigation quand il faut mesurer rapidement des segments de temps successifs : "20 minutes dans telle direction puis 10 minutes dans telle autre", p.e.
Crédit : Foversta & watchco.com.au
Le pulsomètre ou échelle pulsométrique permet de connaître le nombre de pulsations cardiaques à la minute d’un individu. L’échelle est généralement graduée pour 15 ou 30 pulsations. Après avoir trouvé le pouls de la personne en question, il faut lancer le chronographe et de compter 15 ou 30 pulsations et de l’arrêter. La trotteuse vous donnera alors le nombre de pulsations par minutes. Le rythme cardiaque d’un adulte en bonne santé est de 60 à 80 pulsations par minute.
Crédit : zenith-watches.com & alange-soehne.com
Ces deux dernières montres sont des chronographes à rattrapante. Grace à sa double aiguille, ce dispositif permet de mesurer plusieurs évènements ayant un même moment de départ mais pas une même durée. Imaginez deux coureurs se défiant sur un 100m. Vous lancez le chrono lors du départ de la course. Lorsque le premier franchit la ligne d’arrivée, vous n’arrêtez pas le chronographe mais appuyez sur le poussoir de la rattrapante, situé sur la couronne pour la Zénith (à gauche) ou à 9h30 pour la Lange & Soehne (à droite). La première aiguille va s’arrêter, marquant le temps du premier coureur, alors que la seconde continue son chemin. Ce n’est que quand le deuxième coureur terminera sa course que vous stopperez définitivement le chrono. Une fois les temps notés, le chrono peut être classiquement remis à zéro. S’il y avait eu un troisième coureur, il aurait fallu procéder de la manière suivante : à l’arrivée, vous auriez enclenché la rattrapante une première fois pour prendre note rapidement du 1er temps ; ensuite, une nouvelle pression sur le poussoir de la rattrapante aurait libéré l’aiguille qui aurait rattrapé (d’où son nom) la première aiguille qui continuait à tourner ; il aurait fallu actionner le poussoir une troisième fois pour bloquer l’aiguille une nouvelle fois et avoir le temps du 2e coureur avant d’arrêter le chrono définitivement avec l’arrivée de la 3e personne.
Les rattrapante ne possèdent généralement que deux aiguilles pour les secondes. Ceci implique que, par facilité, la différence de temps entre les évènements ne soit pas supérieure à 59 secondes. L’originalité du Double Split de Lange & Soehne (à droite) est qu’il possède aussi une rattrapante sur le registre des minutes, ce qui permet d’augmenter cette limite à 29 minutes et 59 secondes.
Crédit : watchco.com.au
Certains chronographes sont dotés d’une échelle décimale qui permet de décompter les heures et les minutes en centièmes. Cette possibilité était principalement utilisée dans l’industrie car elle facilitait l’addition de différents temps lorsque le chronométrait les différentes phases d’un processus de fabrication.
COMPLICATIONS (PARTIE II)
FUSEAUX HORAIRES
Crédit : Bruno Cracco & Tobwe
Les montres à fonction GMT permettent de gérer l’heure sur deux fuseaux horaires en même temps. Suivant les époques et les mouvements, on retrouvera différentes manières d’indiquer ces deux heures sur un même cadran. En voici les principales (la liste qui suit n’est absolument pas exhaustive) :
1 - Les premières se "contentaient" d’une aiguille additionnelle synchronisée sur l’aiguille des heures mais qui faisait le tour de cadran en 24 heures au lieu de 12. Il était donc impossible de la régler indépendamment et la gestion du 2d fuseau devait se faire exclusivement via la lunette.
Exemple : les premières Rolex GMT.
Apparaissent ensuite des mouvements qui permettent de gérer indépendamment les deux aiguilles des heures (la "normale" et la GMT).
2 - Une première sorte de montre GMT fonctionne de la manière suivante : la couronne a deux positions de réglage, la première pour les heures et les minutes, tout ce qu’il y a de plus classique, et la seconde pour l’aiguille GMT toujours sur 24 heures, et qui se règle à part. Le problème vient de ce qu’en cas de changement de fuseau horaire, il faut tout régler à nouveau car l'aiguille GMT est solidaire de celle des heures : nouvelle heure locale, nouvelle heure GMT, ce qui est fastidieux. Cette configuration est intéressante si vous restez toujours "à la maison" et désirez suivre les pérégrinations de quelqu'un autour du globe (l'aiguille des heures n'est pas solidaire de l'aiguille GMT qui peut donc changer de fuseaux en toute liberté).
Exemple : les montres avec mouvements ETA2893.
3 – Une autre solution est celle de la Rolex GMT II qui fonctionne de manière inverse à la précédente. Les minutes sont réglées avec les heures GMT (toujours sur 24 heures) et servent de temps de référence ; l’aiguille des 12 heures se règle indépendamment pas saut d’une heure et gère en même temps le quantième : elle permet de gérer l’heure et la date locales. L’heure de référence est généralement celle du domicile, il suffit alors d’avancer ou de reculer l’aiguille des heures d’autant d’heure qu’il y a de décalage par rapport au point d’origine. Comme la Rolex GMT II possède toujours une lunette graduée sur 24 heures, on peut mettre l’heure de Greenwich en référence et utiliser la lunette pour calculer l’heure de tous les fuseaux horaires. C'est le fonctionnement idéal pour le globe-trotter qui change de fuseau horaire régulièrement.
Exemple : Rolex GMT II
Crédit : Fireblade & L. Joel
4 – Ceci n’est plus possible avec les mouvements "Hometime" de JLC et assimilé. En effet, leur aiguille GMT ne tourne plus sur 24 heures mais sur 12 comme l’aiguille des heures. Cependant, leur aiguille GMT est couplée à un indicateur "jour/nuit" qui permet de savoir s’il est trois heures du matin ou de l’après-midi dans le fuseau horaire de référence.
Exemple : JLC Hometime ou Dualmatic, Panerai PAM 233.
5 – A mi-chemin entre ces deux dernières possibilité, il y les IWC Spitfire UTC ou Rolex Explorer qui gèrent l’heure de référence sur 24 heures comme la GMT II mais ne possèdent pas de lunette tournante ce qui les limite à cette seule heure de référence.
Exemple : Rolex Explorer, IWC Spitfire UTC
6 – Il existe aussi des montres avec deux cadrans et deux paires d’aiguilles qui permettent de gérer des heures différentes indépendamment. La aussi un indicateur "jour/nuit" permet de ne pas se tromper dans la lecture de l’heure.
Exemple : Oris Artelier Worldtimer, Parmigiani Tonda Hemispheres
Attention cependant, les montres GMT sont généralement conçues pour gérer des décalages horaires d’heures pleines. Or il existe des pays qui pratiquent la demi-heure de décalage, comme l’Inde qui est en GMT +5h30. Même la Rolex GMT II à quelques difficultés pour gérer ce problème puisque sa lunette fait 120 clicks, ce qui correspond à 5 clicks par heure soit 20 minutes par clicks : 48 clicks ou 96 click auraient été plus à propos. Par contre, la Parmigiani Tonda Hemispheres peut gérer sans difficultés ces pays avec des décalages "partiels" (Vénézuela -4h30 p.e.) puisque ses deux fuseaux sont totalement indépendants l'un de l'autre.
Crédit : patek.com & vulcain-uhren.de
Il existe une autre façon de gérer les différents fuseaux horaires, ce sont les montres dites worldtimer ou heures du monde dont la plus emblématique est sans conteste l’actuelle Patek Philippe 5130, dernier rejeton d’une longue lignée. Elles indiquent l’heure sur les 24 fuseaux horaires du globe via deux disques concentriques : celui de villes qui permettent d’identifier les fuseaux et celui des heures. Ici encore une fois, la montre ne peut gérer que les décalages en heure pleines.
CALENDRIER
Crédit : Alberto Schileo, Su JiaXian & Vacheron-Constantin
Pour faciliter les explications, la première montre est un Quantième Annuel de Patek Philippe (PP), la deuxième est un Quantième Perpétuel de Lange & Soehne (LS), la troisième est un Quantième Perpétuel de Vacheron Constantin (VC).
En horlogerie, la date s’appelle le quantième. Voici les trois façons les plus communes d’indiquer la date sur une montre : guichet (PP), grande date (L&S) ou aiguille/pointeur, (VC), ici avec un affichage rétrograde.
Outre le quantième, une montre peut indiquer le jour de la semaine, soit lundi, mardi, mercredi, etc. Ici les trois montres le font au moyen d’aiguille et en anglais mais Rolex a choisi le guichet pour sa Day Date, par exemple. Dans les trois cas illustrés ci-dessus, le jour de la semaine est dans le registre de gauche.
Le triple quantième affiche la date, le jour de la semaine et le mois. Il ne gère pas la différence entre les mois de 28, 29, 30 ou 31 jours, et nécessite une correction manuelle plusieurs fois dans l'année.
On parle de quantième annuel (QA) quand le calendrier est capable de gérer les mois de 30 et 31 jours mais pas le mois de février. Il faut donc effectuer la correction manuelle une fois par an. Il peut n'afficher que la date et le mois, le jour de la semaine n'est pas indispensable.
Le quantième bissextile perfectionne le QA en ne demandant qu'une correction tout les quatre ans - le mois de février à toujours 28 jours dans ce type de montre.
Seul le quantième perpétuel gère correctement le mois de février et son cycle quaternaire (28-28-28-29). La "mémoire" mécanique du mouvement permet de tenir compte d’un cycle de 48 mois (3 années classiques et 1 année bissextile). Pour savoir où en en est dans ce cycle (dont la dernière année, la quatrième, est l’année bissextile), la montre affiche l’année en cours via une aiguille sur la L&S (sous-registre décentré à droite du cadran avec le chiffre 4 en rouge) ou via un guichet sur la VC (guichet indiquant 3 en bas à droite de l’affichage rétrograde de la date). Le quantième perpétuel demande quand même une correction tous les 100 ans (voir note ci-dessous).
Le quantième séculaire (voir post précédent) gère l’entièreté de la question des années communes ou bissextiles sur un cycle de 400 ans et ne demande donc aucune correction. Ce genre de montre est plutôt rare...
La VC pousse la sophistication jusqu’à afficher l’année en cours dans un guichet entre les deux registres du jour et du mois ; tandis que la L&S indique si vous êtes dans les heures du "jour" ou de la "nuit" via le sous-registre de gauche gradué sur 24 heures : ici, il est 7h26 du matin.
Généralement, il y a peu d’exceptions, les quantièmes s’accompagnent d’une phase de lune qui indique la progression de l’astre lunaire dans son cycle de 29 jours, 12 heures, 44 minutes et 2,8 secondes. Sur la Lange 1, Lange & Soehne est arrivé à une précision de 1 jour de décalage en 122,6 ans.
Par mesure de précaution, on ne règle jamais la date ou n'importe quelle autre information d'un quantième si la montre est entre 21h00 et 3h00 du matin. En effet, c'est à ce moment que débute le long travaille mécanique qui permettra le changement de la date, du jour, du mois, de la phase de lune, etc. Toute tentative de réglage pourrait perturber voire endommager le mouvement de la montre et donc par mesure de précaution, on préfère s'en abstenir.
NOTE : Pour rappel, les années bissextiles sont les années dans notre calendrier qui sont divisibles par 4 mais non divisibles par 100, à l’exception des années divisibles par 400 qui sont bissextiles elles-aussi. Ainsi 1600 et 2000 furent bissextiles, mais pas 1700, 1800, 1900 qui furent communes. De même, 2100, 2200, 2300 seront communes, alors que 2400 sera une année bissextile. Comme aucun QP ne peut gérer pour l’instant ce cycle de 400 ans, et que tous comptent les années multiples de 100 comme bissextiles puisqu’elles sont aussi multiples de 4, il faudra tôt ou tard (en 2100 de fait) que la montre passe chez l’horloger à moins qu’un mécanisme de réglage ou de correction n’ait été prévu.
EQUATION DU TEMPS
Crédit : culture.hautehorlogerie.org & patek.com
L’équation du temps est la différence entre l’heure solaire vraie et l’heure solaire moyenne. Vous trouverez une explication complète ici. Cette complication est toujours couplée à un quantième annuel ou perpétuel. Il y a deux modes d’affichage de l’équation du temps : sur la première montre, une aiguille, ici avec un soleil, indique la différence actuelle sur une échelle de +/- 15 minutes (sur le rehaut de la montre dans ce cas-ci), à nous de faire le calcul pour connaître l’heure solaire ; avec la seconde montre, on a une équation du temps dite marchante, c’est-à -dire qu’une deuxième aiguille des minutes, toujours avec un soleil, donne directement l’heure solaire.
SONNERIE & REPETITION
Crédit : Chrono59
Les montres réveil permettent tout simplement comme leur nom l’indique de faire retentir une sonnerie à une heure fixée d’avance. Vu le cadran des montres, la programmation ne peut généralement se faire que douze heures à l’avance.
Crédit : Deniz & horlogerie-suisse.com
A – Timbre
B - Marteau
C – Bloc de fixation des timbres
Les montres à répétition indiquent, à la demande, l’heure en frappant deux timbres avec des marteaux. Le timbre est une lame d’acier plus ou moins longue, solidement fixée à une des ses extrémités et qui fait le tour du mouvement. Frappée par un marteau, elle produira un son grave ou aigu, c’est selon. Certaines montres sont dotées de 3 timbres ou plus, on parle alors de sonnerie carillon ou cathédrale, ou encore Westminster parce que la mélodie du parlement de Londres était la plus célèbre de son temps.
Les répétitions à quarts donnent successivement le nombre d’heures et de quarts d’heure passés. Trois coups (timbre grave) suivis de deux coups (double timbre) indiquent qu’il est entre 3h30 et 3h45. Apparaissent ensuite les répétitions à cinq minutes qui, toujours sur le même principe, indiquent les heures, les quarts d’heure et les cinq minutes passé. Trois coups (timbre grave), suivis de deux coups (double timbre), suivi d’un coup (timbre aigu) signifient qu’il est entre 3h35 et 3h40. Viennent enfin les répétitions minutes qui donnent l’heure à la minute près comme l’indique leur nom. Trois coups (timbre sourd), suivis de deux coups (double timbre), suivis de six coups (timbre aigu) marquent donc 6h36.
Cependant, le décompte des quarts est quelque peu fastidieux : trois coups suivis d’un coup, suivi de six coups donnent 3h21. C’est pour cela que l’horloger finlandais Kari Voutilainen propose des répétitions décimales dont la deuxième série de coups décompte les 10 minutes et non pas les quarts d’heure. L’exemple précédent (trois coups + 1 coup + 6 coups) ne serait plus égal à 3h21 dans ce système mais 3h16 ce qui est sans doute plus intuitif.
Ces répétitions se font généralement à la demande via un poussoir ou un verrou. Cependant, elles peuvent aussi sonner automatiquement au passage de l’heure ou du quart. C’est ce qu’on appelle les grandes et petites sonneries. La grande sonnerie, sonne les heures et les quarts et répète les heures à chaque quart ; alors que la petite sonnerie sonne les heures et les quarts mais ne répète pas les heures à chaque quarts. Pour éviter toute cacophonie, il est possible de réduire ce mécanisme au silence le plus complet via un autre verrou ou poussoir.
PRÉCISION
Crédit : Alexandro Schileo & thepurists.com
Le tourbillon a été inventé par Abraham-Louis Breguet et breveté en 1801. Il permet de compenser les écarts de marche d’une montre verticale dus à un déséquilibrage de son balancier ou de son spiral en enchâssant balancier, spiral et échappement dans une cage mobile qui fait généralement un tour par minute. En effet, un défaut d’équilibrage, même minime, peut faire la fréquence du balancier/spiral selon qu’il est placé au dessus de l’axe de pivotement ou en dessous. Autrement dit, si la montre est verticale couronne vers le haut, elle ne battra pas à la même fréquence que si elle est couronne vers le bas. Le tourbillon permet en faisant en permanence varier la position de l’échappement par rapport à la montre et donc de "mélanger" les défauts de marche pour obtenir une marche moyenne juste.
Crédit : journal.hautehorlogerie.org & Ron DeCorte
Cependant, avec les techniques modernes, les défauts d’équilibrage n’ont que très, très peu de chance de se produire de nos jours. De plus, comme le tourbillon ne travaille que sur un axe, il n’a de sens qu’avec une montre portée en position verticale (ce qui était le cas des montres de gousset à l’époque d’A.-L. Breguet). Aujourd’hui, nos montres ne sont plus que rarement en position verticale stricte et nos mouvements de mains ont tendance à leur faire prendre toute sorte de positions qui peuvent compenser jusqu’à un certain point des écarts de marche. Le tourbillon en tant que tel est donc devenu quasi inutile sauf comme preuve de savoir-faire. A moins que les tourbillons travaillant sur plusieurs axes, comme le Gyrotourbillon de JLC (voir photos précédentes à gauche) ne viennent changer la donne.
Une deuxième sorte de tourbillon, dit tourbillon volant (voir photos précédentes à droite) se distingue du précédent par l'absence de pont supérieur (cfr les deux premières photos) et est donc uniquement soutenu d'en-dessous. Il a été inventé par Alfred Helwig en 1920.
Crédit : thepurists.com & Inconnu
Le photo (Lange & Soehne) et le schéma (François-Paul Journe) montrent à chaque fois un remontoir d’égalité. Pour comprendre l’utilité de ce système, il faut tenir compte du fait que l’échappement à ancre suisse est relativement énergivore. Or la déperdition d’énergie peut influencer la régularité des oscillations de l’ensemble balancier/spiral. Pour compenser ce problème, les horlogers ont disposé une seconde source d’énergie qui agit en relais sur l’échappement de la montre et en compense les pertes. Le remontoir d’égalité agit comme une sorte de "pacemaker" avant la lettre et renforce la régularité des battements de la montre.
LE CHRONOGRAPHE MONOPOUSSOIR
Un chronographe est une montre dotée d’un dispositif permettant de mesurer des temps courts au moyen d’une trotteuse placée au centre du mouvement. A la demande, cette aiguille peut-être mise en marche, arrêtée et renvoyée à son point de départ.
MOUVEMENT
A l’aide de ce calibre LeCoultre 19 (1908), penchons-nous d’abord sur les différentes pièces qui forment un chronographe :
Crédit : hautehorlogerie.org
A – Grande bascule
B – Crochet (dissimulé en partie sous la bascule intermédiaire et le frein)
C – Roue à colonnes
D – Marteau
E – Bascule intermédiaire
F – Roue des secondes
G – Roue intermédiaire
H – Roue de chronographe
I – Frein
J – Cœur de remise à zéro sur la roue de chronographe
BASCULE INTERMEDIAIRE, FREIN & MARTEAU
Crédit : Lang & Heyne
Pour mieux comprendre le fonctionnement du chronographe, j’ai repris sur le schéma ci-dessus les “articulations†de trois mobiles : bascule intermédiaire, le frein et le marteau. Pour vous changer un peu, j’ai pris la photo du mouvement Lang & Heyne, cela fera un petit travail de transposition. Tous sont fixés sur un pivot (point de couleur) et une de leurs extrémités (flèche) est en contact avec la roue à colonnes. Pour le frein et le marteau, à chaque fois que cette dernière "soulève" ladite extrémité au sommet d'une des colonnes ou la fait retomber dans l'espace compris entre deux de ses colonnes, l'autre extrémité (flèche) de la pièce près du centre du mouvement pivote en sens inverse. Pour la bascule intermédiaire, le pivot étant à l'autre extrémité de la pièce, le mouvement de la roue à colonne fera s'incliner le mobile vers le centre de la montre se relever d'autant. Le mouvement des trois mobiles est indiqué par une flèche en pointillé. Enfin, j’ai aussi indiqué les ressorts (R) correspondant à chacune des pièces. Ce sont des ressorts plats qui ressemblent donc à des lames de métal et non pas au fil torsadé que nous nous imaginons spontanément. A noter que le frein comporte une troisième extrémité (à droite) pour aller chercher son ressort.
MISE EN MARCHE
Retour au calibre LeCoultre pour la suite des explications. Une pression exercée à l’extrémité (la grosse flèche rouge) de la grande bascule (A) va la soulever et entraîner le crochet (B) qui met la roue à colonnes (C) en mouvement dans le sens des aiguilles d’une montre.
Crédit : SteveG
Les pièces qui étaient au repos en appui soit sur une des colonnes de la roue, soit dans un des espaces compris entre deux colonnes, vont changer de position. Simultanément, le marteau (D) qui appuie sur le cœur (J) de la roue de chronographe est soulevé par une des colonnes, libérant ainsi le coeur et l'aiguille du chronographe dont il est solidaire de toute contrainte ; tandis que la bascule intermédiaire (E) descend d’un cran entre deux colonnes et s'incline légèrement vers le centre du mouvement. Ceci permet à la roue intermédiaire (G) de faire la jonction entre la roue des secondes (F) et la roue de chronographe (H). La trotteuse se met en marche. Le frein (I) reste désengagé au sommet d’une des colonnes.
ARRET
Une nouvelle pression sur l’extrémité de la grande bascule remet la roue à colonnes (C) en mouvement. La bascule intermédiaire (E) retrouve sa place "au sommet" d’une colonne et se relève : la roue intermédiaire est désengrenée, tandis que le frein (I) descend dans un espace intermédiaire entre deux colonnes et, à son autre bout, appuie aussitôt sur la roue de chronographe (H). La coordination entre ces deux actions est très importante. En effet, si le frein précédait l’action de la bascule intermédiaire, il stopperait le chronographe mais aussi la montre qui, à ce moment là , est encore solidaire du mécanisme de mesure via la roue intermédiaire.
REMISE A ZERO
Une 3e pression sur l’extrémité de la grande bascule va soulever le frein (I), ce qui libérera la roue de chronographe. En même temps marteau (D) en retombant entre deux colonnes puisse appuyer sur le cœur (J) et remettre l’aiguille du chronographe à zéro sans problème. En effet, le cœur ressemble à un mediator pour jouer de la guitare.
Crédit : Jack Forster @ The Purists
Si le bout aplati du marteau vient frapper un des coté arrondi de la pièce, celle-ci pivotera sous la pression jusqu’à ce que son sommet plane (qui est à +/- 12h30) vienne se bloquer contre le bout du marteau.
ROUE A COLONNE
La roue à colonne est un système binaire qui commande l’ensemble des fonctions d’un chronographe. Voici les différentes positions :
Cette triple séquence (« colonne - colonne - creux ») est possible simplement parce que le rochet de la roue à colonne dispose de trois fois plus de dents que la roue de colonnes. La grande bascule est donc à « triple action ».
LE CHRONOGRAPHE MODERNE
Par chronographe moderne, j’entends bien évidement le chronographe à deux poussoirs. Pour la petite histoire c’est à Breitling que nous devons cette invention qui date de 1933. L’usage du 2e poussoir va permettre de commander indépendamment les fonctions marche/arrêt de la remise à zéro.
Crédit : hautehorlogerie.org
Voici un schéma qui illustre la position des différentes pièces du mouvement. On y retrouve les deux poussoirs (Marche/Arrêt et Remise à Zero), ainsi que les pièces déjà vues ci-dessus : la grande bascule (GB), la roue à colonnes (Rà C), la bascule intermédiaire (BI), le frein (F), le marteau (M). Et puis il y a des pièces inconnues jusqu’ici : le verrou (V) et deux goupilles (G1 & 2) qui sont « en dessous » du marteau.
Deux remarques supplémentaires :
- Le marteau est double parce qu’il va mettre à zéro en même temps la trotteuse et le registre des minutes du chronographe.
- Le rochet de la roue à colonnes compte désormais deux fois plus de dents que la roue a de colonnes – précédemment, il avait trois fois plus de dents. La grande bascule est donc ici à « double action ». La séquence de la roue à colonnes est donc désormais « colonne – creux – etc. » et non plus « colonne – colonne – creux – etc. »
MISE EN MARCHE
La position de départ des mobiles est la suivante :
- Bascule intermédiaire : au sommet d’une colonne ; désengagée.
- Marteau : dans le creux entre deux colonnes, ses extrémités reposant sur le cœur des aiguilles du chronographe ; engagé.
- Frein : maintenu par la goupille G2 qui, avec l’avancée du marteau vers le centre du mouvement, appuie sur le bras du frein et le soulève même s’il est face a un creux de la roue à colonnes ; désengagé.
La pression exercée sur le poussoir soulève la grande bascule qui vient crocheter la roue à colonnes. La bascule intermédiaire qui reposait au sommet d’une colonne tombe dans le creux entre deux colonnes et fait le lien entre la roue des secondes et la trotteuse du chronographe. Le marteau est soulevé par une colonne et la goupille G1 vient se glisser dans le verrou V qui retient le mobile et l’empêche de retomber sous l’action de son ressort. Le frein qui n’est plus retenu par la goupille G2 du marteau retombe mais bute désormais sur une colonne qui le maintient désengagé.
Crédit : horlogerie-suisse.com
ARRET (ET REMISE EN MARCHE)
Une 2e pression exercée sur le poussoir soulève la grande bascule qui vient crocheter une nouvelle fois la roue à colonnes. La bascule intermédiaire passe d’un creux au sommet d’une colonne et est désengagée. Le frein, que plus rien ne retient, fait le mouvement inverse (creux) et maintient la trotteuse du chronographe en place. Le marteau est maintenu désengagé par le verrou mais il fait face à un creux. De fait quand le chronographe est en marche, le marteau est en face d’une colonne qui l’empêche d’appuyer sur les cœurs des aiguilles. Une pression sur le poussoir de remise à zéro n’a donc aucun effet : le verrou est abaissé avant de revenir en place sous l’action du ressort mais le marteau ne s’abaisse pas pour autant. Ce n’est qu’à l’arrêt que le marteau fera face à un creux de la roue à colonnes, ce qui lui permettra de bouger vers le centre du mouvement. De nouvelles pressions sur le poussoir font alterner la marche et l’arrêt du chronographe en modifiant successivement les positions de la bascule intermédiaire et du frein.
REMISE A ZERO
Le chronographe est maintenant à l’arrêt. Le marteau est en face d’un creux et peut donc être relâché par une pression sur le poussoir de remise à zéro. La goupille G2 entre en contact avec le frein et l’abaisse tandis que le marteau frappe le cœur des aiguilles du chronographe.
Sur la photo ci –dessous (un Lemania CH27 C12 D démonté par Chronofolie), on peut voir un chronographe à l’arrêt avec le marteau appuyant sur les 2 cœurs (C). Il y a cependant une différence : la goupille G2 n’est pas portée par le marteau mais par le frein, et c’est une excroissance du marteau qui l’actionne.
Credit : Chronofolie
UN AUTRE SYSTEME DE REMISE A ZERO
Le système décrit ci-dessus a un désavantage : la mise en route du chronographe demande une pression forte sur le poussoir car la roue à colonnes doit soulever le marteau. Cependant, la remise à zéro est plutôt douce car il suffit de relâcher le marteau, son ressort faisant tout le travail. Un autre système consiste à faire en sorte que le ressort du marteau le pousse vers l'extérieur du mouvement et non vers l'intérieur : quand on relâche le poussoir, le ressort agit et remet le marteau à sa place. Ce dispositif permet un démarrage du chrono plus doux car il ne faut pas soulever le marteau ; par contre, la remise à zéro est plus dure.
LE CHRONOGRAPHE A CAME
Comme vu plus haut, avec l’apparition du chronographe moderne, la séquence de la roue à colonnes est devenue binaire : la grande bascule est dite « à double action » et la séquence de la roue à colonnes est donc désormais « colonne – creux – etc. » et non plus « colonne – colonne – creux – etc. » Cette particularité associée à la volonté de simplifier le mécanisme de déclenchement du chronographe a abouti au mécanisme à came.
MOUVEMENT
La came est composée de deux navettes (inférieure et supérieure). La navette supérieure commande le marteau ; la navette inférieure, la bascule intérmédiaire et le frein.
Crédit : Deniz @ phase-de-lune.net
J’ai repris le code de couleur du schéma du chronographe monopoussoir en rajoutant du violet pour la commande de marche/arrêt qui remplace la grande bascule. Enfin la came est notée CA. A l’exception d’un, je n’ai pas repris les différents ressorts qui entourent toutes ces pièces pour ne pas alourdir le schéma. Cela donne ceci :
Crédit : Inconnu
M/A – Poussoir de marche/arrêt du chronographe
C – Commande
CI – Commande intérmédiaire (fait le lien avec la navette)
BC – Bascule de commande (fait le lien entre le ressort de commande – la boucle qui vient appuyer sur la goupille enchassée dans bascule à +/- 6 heures - et les commandes - "normale" et intermédiaire - pour assurer le retour de l'ensemble après utilisation du poussoir)
CA – Came
R – Ressort de navette inférieure
BI – Bascule intérmédiaire
P – Pont de bascule intermédiaire supportant la roue intermédiaire
F – Frein
G2 – Goupille enchassée sur le frein et que le marteau vient soulever pour dégager le frein lors de la remise à zéro
Rà Z – poussoir de remise à zéro
M - Marteau
G1 – Goupille qui va maintenir le marteau désengagé
V – Zone de verrouillage du marteau
MISE EN MARCHE
Alors que la roue à colonnes était parfaitement symétrique, les cames vont des formes particulières qui alternent zone creuse et zone pleine qui vont jouer le même rôle que les positions « entre deux colones » et « au sommet d’une colonne ».
Crédit : Inconnu
Lors de la mise en marche du chronographe, la commande intérmédiaire va pousser la navette inférieure qui va effectuer un léger déplacement autour de son axe dans le sens horaire. Elle entraine en même temps la navette supérieure. La zone de contact entre la commande intérmédiaire et la navette inférieure est entourée d’un cercle. Les deux navette sont maintenues dans leur nouvelle position par un ressort qui prend appui sur la navette inférieure.
Le marteau était dans la zone creuse de la navette supérieure (cercle du dessous), c’est-à -dire engagé, ses extrémités reposant sur les cœurs. Le quart de tour de la navette supérieure va la faire entrer en contact avec une « zone pleine » (cercle du dessus), ce qui va le désengager, en le repoussant vers l’extérieur du mouvement. En bout de course, la zone de verrouillage va accrocher la goupille n°1. Ce dipositif maintiendra le marteau dans cette position jusqu’à la remise à zéro. Ici aussi une pression du poussoir de remise à zéro ne provoquera rien car la « zone pleine » empêche le marteau de basculer.
Le frein qui était maintenu par l’action du marteau sur la goupille n°2 est alors libéré mais en même temps, la navette inférieure vient peser sur une de ses extrémités le maintenant désengagé. Ici aussi la zone de contact entre le frein et la navette inférieure est entourée d’un cercle.
Quand à la bascule intérmédiaire, elle passe d’une « zone pleine » (bascule désengagée) de la navette inférieure à une « zone creuse » (bascule engagée).
ARRET
Lors de l’arrêt du chronographe, la commande intérmédiaire va débloquer la navette inférieure qui, accompagnée de la navette supérieure, va effectuer un léger déplacement autour de son axe dans le sens anti-horaire. En fait, les deux pièces reprennent leur position de départ : la bascule intérmédiaire est désengagée et le frein est engagé. Seule différence : le marteau est maintenu désengagé par le verrou.
REMISE A ZERO
Lors de la remise à zéro, le marteau va être relaché. Dans son basculement vers le centre du mouvement, il va soulever le frein via la goupille G2 avant d’appuyer sur les cœurs des aiguilles du chronographe.
En espérant avoir été utile
Lambor
J'ai regroupé 2/3 thèmes.
Un petit sur les réglages pour novice et un autre sur les notions de base.
Pour ce qui aime un petit clic sur la balance et je serai content :
Attention, ce ne sont que des généralités, valables dans la plupart des cas mais pas tous les cas. Rien ne remplace la lecture du mode d'emploi ou une petite séance d'explication avec votre horloger, montre en main, si vous avez des doutes. En effet, nos montres sont résistantes, et même plus, tant qu’on respecte les précautions d’usage et qu’on ne brusque pas le mouvement en le réglant n’importe comment.
Quelles sont les différentes positions de la couronne ?
Sur la plupart des montres automatiques, la couronne possède trois positions. Si la couronne n'est pas vissée, la première position est la position de départ. Si la couronne est vissée, il faut d'abord la dévisser et la couronne viendra alors se positionner naturellement sur la première position. Si vous avez un doute, vous pouvez pousser brièvement la couronne vers le boitier avant de la relâcher. Les trois positions sont donc (sur la plupart des montres, il y a des exceptions comme le El Primero p.e.) :
1 - Remontage
2 - Changement de date (trotteuse des secondes toujours en marche)
3 - Changement d'heure (trotteuse des secondes arrêtée)
NOTE : Sur ce chrono, la seconde est dans le registre à 9 heures, sur une automatique classique, ce sera une grande seconde classique.
Pourquoi remonter manuellement sa montre automatique ?
Une montre fonctionne mieux à tous les niveaux si elle est remontée à fond. Elle aura plus d'énergie pour mettre en mouvement les pièces du calibre, aura sa pleine réserve de marche, aura une meilleure précision, etc. En effet, les performances du mouvement ont tendance à décroitre de plus en plus rapidement quand la réserve de marche tend vers 0. Si vous vous contentez de la faire démarrer en la "secouant", la montre ne fonctionnera pas de manière optimale durant quelques heures, et il y a de grandes chances pour que le mouvement ne soit jamais remonté au maximum. Ce n'est qu'avec une montre remontée à bloc dès le départ que l'on peut être sur que le remontage automatique la maintiendra dans cet état, garantissant son meilleur fonctionnement possible. C'est pour cela qu'une fois cette opération menée à bien, il n'est pas nécessaire de la répéter chaque matin : l'automatisme s'en charge pour vous.
Donc, si votre montre automatique est arrêtée depuis quelques temps, remontez la manuellement à fond avant de la porter.
Remonter sa montre automatique manuellement peut aussi avoir de l'intérêt dans le cas de figure suivant. Généralement, sa réserve de marche sera de 40h-44h. Si on la dépose le vendredi soir pour la reprendre le lundi matin, elle ne passera pas le week-end et s'arrêtera dans en fin de journée le dimanche. Pour éviter cela, quelques dizaines de tours de couronne le samedi soir permettent de reprendre sa montre le lundi matin sans devoir la régler.
Comment remonter sa montre automatique ?
Le remontage se fait donc sur la 1re position en tenant la couronne entre le pouce et l'index et en la tournant vers le haut (sens de la flèche). On peut faire la tourner dans le sens inverse mais cela n'aura aucun effet sur le mouvement, ce n'est qu'en tournant la couronne vers le midi du cadran qu'on remonte manuellement sa montre automatique.
Combien de tour de couronne donner ?
Il est généralement admis qu'il faut donner une trentaine de tour de couronne pour remonter une montre. Il n'y a aucun risque de remonter sa montre trop fort : sur une automatique, un système appelé bride glissante empêche que le ressort de barillet soit bloqué, au risque de briser une pièce du mécanisme. L'habitude aidant, vous pourrez sentir l'entrée en action de la bride glissante. On peut donc donner des "centaines" de tours de couronne sans rien risquer si ce n'est d'"user" le mécanisme de remontage en vain.
Et les montres manuelles ?
Sur une montre à remontage manuel, la logique est la même. Quand la montre sera complètement remontée, le blocage sera tellement net qu'il est impossible de ne pas s'en rendre compte. Seuls de rares modèles de montre manuelles possèdent un système de bride glissante.
Le changement de date
Le mécanisme de changement de date est dit trainant quand on voit la date changer très lentement dans le guichet de quantième. Cela peut prendre une heure voire plus en fonction des mouvements.
Avec un changement de date sautant, la nouvelle date apparait automatiquement dans le guichet aux alentours de minuit. Si vous veillez tard, vous aurez le plaisir d'entendre un déclic vers 00h05 la plupart du temps (quoique certaines montres attendent 00h15).
Une montre est dite à date rapide quand tu peux directement changer la date via une position particulière de la couronne (généralement, la 2), sans faire tourner les aiguilles.
Une montre sans date rapide ne laisse d'autre choix que de tourner les aiguilles pour leur faire faire des tours de cadran et avancer jusqu'à la bonne date. Une possibilité reste de faire des allers-retours autour de minuit entre 23 heures et 2 heures par exemple (voir paragraphe suivant). Toutes les montres ne supportent cependant pas ce traitement.
Midi ? Minuit ?
Sur un cadran comptant douze heures, la notion de midi ou de minuit pose question. Pour savoir exactement où on en est (ou plutôt quand on est), les choses sont relativement simples : en réglant la montre avec la couronne sur le 3e cran, il suffit de faire avancer les aiguilles. Si lors du passage de l’aiguille des heures devant le sommet du cadran, la date ne change pas, il est passé midi et quand la montre indiquera 1 heure, il sera 1 heure de l’après-midi, soit 13 heures. Par contre, si la date change, il sera minuit, et donc quand la montre indiquera 1 heure, il sera 1 heure du matin.
La zone de la mort
Précaution d'usage pour les montres à date rapide : ne jamais changer la date avec la couronne en position 2 entre 21 heures et 3 heures. C'est généralement un aller simple chez l'horloger, d'où le nom de cette tranche horaire dite "zone de la mort". En effet, comme illustré par les dates trainantes le changement de date est un processus complexe qui prend du temps. Généralement, il débute bien avant minuit et ce n'est pas parce que la date est sautante que les choses sont différentes (il faut e.a. accumuler l'énergie bien à l'avance pour permettre ce saut rapide du quantième). Pour éviter de perturber le mécanisme, on n'intervient tout simplement pas dessus quand il est à l'œuvre. Si on le fait, on prend alors le risque de casser une dent du disque de quantième, ce qui signifie un détour par la case horloger, qui n'est pas prise en charge par la garantie. Idem si on passe minuit en sens inverse, en faisant "remonter le temps" aux aiguilles.
Le réglage d’une montre, méthode personnelle
Chacun à sa méthode mais voici la mienne qui m’a réussi jusque maintenant :
- Je remonte la montre à fond en donnant une bonne trentaine de tours de couronne.
- Je positionne systématiquement mes aiguilles à 6h30 (ou 18h30, cela n'a aucune importance).
- Je règle ensuite la date à la veille.
- Je termine le réglage de l’heure faisant avancer les aiguilles et en surveillant le passage de la date au jour d'aujourd'hui.
Table des matières
- Vocabulaire et fonctionnement des montres
- Complications (1re partie)
- Complications (2e partie)
- Chronographe monopoussoir
- Chronographe moderne (Ã deux poussoirs)
- Chronographe à navettes
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COTE CADRAN
A – Corne : elles servent à attacher le bracelet à la montre en utilisant des barettes poussoir (pompes) amovibles ou, dans les anciennes, des barettes fixes.
B – Entrecorne : donne la largeur du bracelet.
C – Couronne : Elle sert à remonter la montre et à régler la date et l'heure. Sur les montres de plongée comme celle de gauche, la couronne est généralement vissée pour empêcher une manipulation accidentelle qui compromettrait son étanchéité.
D – Date ou Quantième : La fenêtre par laquelle apparaît le quantième est appelée Guichet.
E – Index : Les index sont les marques qui servent à indiquer les heures et les minutes/secondes sur une montre, voire les fractions de seconde sur un chronographe. Ils peuvent être "cerclés" comme les index des heures sur la Planet Ocean (gauche), ils peuvent aussi être "peints" comme sur la Speedmaster (centre), enfin, ils peuvent être "appliqués" comme sur la Baume & Mercier, ce sont alors des pièces métalliques "en relief" sur le cadran (droite).
F – Lunette : C’est la partie de la montre qui fait la jonction entre le boîtier et le verre. Elle peut être fixe ou tournante.
G – Petite seconde
H – Registre des minutes (à 3 heures) et des heures (à 6 heures)
I – Poussoir : ils servent majoritairement au fonctionnement du chronographe mais peuvent avoir d'autres fonctions selon leur disposition sur le boitier. Ils peuvent être vissés sur certaines montres.
J – Rehaut : C’est la partie de la montre qui fait la jonction entre le cadran et le verre. Il peut ou non porter des inscriptions.
COTE MOUVEMENT
Voir plus bas le point sur le fonctionnement d’une montre.
A – Raquette : Dispositif qui permet le réglage de la montre en allongeant ou raccourcissant la longueur active du spiral. La longue partie qui pointe vers l’index marqué V ou N (montre de gauche) et F/A ou S/R (montre de droite) est appelée queue ou flèche de raquette.
B – Balancier : Pièce métallique circulaire oscillant sur son axe et dont le mouvement de va-et-vient donne le « tempo » de la montre. Chacune de ses oscillations est divisée en deux alternances qui donnent les tics et les tacs que nous entendons.
C – Spiral : Ressort plat très fin qui entretien la régularité de l’oscillation du balancier. Sa longueur, réglée via la raquette, détermine la longueur de l’oscillation et donc le tempo de la montre.
D – Col de cygne : Dispositif qui permet un réglage fin de la raquette via l’action d’une vis qui vient pousser la flèche de la raquette contre un ressort en U.
E – Antichoc : Dispositif qui coiffe le rubis de l’axe du balancier et empêche celui-ci de se briser. Nommé aussi Incabloc du nom de la firme qui a popularisé le système.
F – Rotor : Demi cercle métallique pivotant librement sur son axe et dont les mouvements réarment le ressort de barillet. Cfr le point sur le remontage des montres.
G – Platine : Pièce métallique supportant l’ensemble du mouvement. Dans ce cas-ci se dit aussi de la pièce qui recouvre presque l’entièreté du mouvement, au contraire des ponts.
H – Ponts : Pièces métalliques sous lesquelles tournent les pivots des différents rouages de la montre. Ils reçoivent généralement le nom de la pièce qu’ils coiffent : pont de balancier p.e.
I – Rubis : Pierre synthétique qui vient couvrir les axes des différents rouages de la montre pour éviter une usure prématurée des pièces.
FINITION DU BOITIER
Le boitier est composé de trois parties (de haut en bas) : la lunette, la carrure et le fond.
FINITION DU MOUVEMENT
Crédit : monniergalvano.ch
Crédit : Ron DeCorte
L’anglage est l’opération qui consiste à limer les arrêtes des différentes pièces du mouvement. Idéalement, l’angle doit être de 45° et la surface anglée ne comporter aucune marque.
FONCTIONNEMENT D’UNE MONTRE
Attention, sur les deux premières images, le mouvement est vu "du dessus" ; sur la dernière, il est vu "par en dessous" !
A – Roue de couronne
B – Rochet (recouvre le barillet)
C – Roue de centre
D – Roue moyenne
E – Roue des secondes
F – Roue d’échappement
G – Balancier
H – Pont d’ancre
I – Ancre
J – Pignon
K – Barillet
L – Spiral
M – Palette(s)
N – Plateau
O – Cheville
P – Dard
Q – Cliquet
La roue A est, comme son nom l’indique, reliée à la couronne, c’est par son intermédiaire que l’on va remonter le mouvement de la montre. L’organe moteur de la montre, la partie qui lui fournit l’énergie nécessaire à son fonctionnement est le barillet K surmonté du rochet B. Le barillet est un cylindre plat dans lequel vient s’enrouler un long ressort en forme de lame. C’est la lente détente de ce ressort qui, par le jeu des engrenages et des pignons fera fonctionner la montre. Si le ressort était libre, il se détendrait en une fraction de seconde, mais via les rouages et l’ancre, il est en prise avec le balancier et son spiral qui, à l’autre extrémité du mouvement, vont réguler sa détente.
Crédit : Inconnu
Les rouages et les pignons correspondants J servent autant à transmettre cette énergie qu’à supporter les différentes fonctions de la montre : les aiguilles des heures et des minutes vont de paire avec la roue de centre C et celle des secondes avec la roue E du même nom.
L’énergie arrive à l’ensemble constitué de la roue F et à l’ancre I. Ces deux pièces qui forment l’échappement servent d’intermédiaire avec l’organe régulateur constitué du balancier G et du spiral L. Comme expliqué plus haut, le balancier donne le "tempo" de la montre en oscillant sur son axe, oscillations dont la régularité est entretenue par le spiral. Les oscillations (mouvement du balancier dans un sens et puis en sens inverse jusqu’à son point de départ) comportent deux alternances (aller & retour). Dans son mouvement, le balancier entraîne le plateau N et la cheville O qui à chaque alternance va "accrocher" le dard P de l’ancre, ce qui la fait pivoter à chaque passage. Sur le schéma qui suit, on voit qu’à chaque fois que cette pièce pivote, une des palettes M libère la dent de la roue d’échappement qu’elle bloquait avant que l’autre palette ne vienne arrêter une autre dent. Et ainsi de suite d’alternance en alternance. Le tic-tac que nous entendons n’est rien d’autre que le bruit des palettes sur les dents de la roue d’échappement.
Crédit : horlogerie-suisse.com
Libération et blocage successifs permettent aux différents rouages d’avancer d’un "pas" à chaque alternance, et au ressort de barillet de se détendre d’autant. En fonction de la place du rouage et du jeu des démultiplications, les aiguilles vont avancer à chaque fois d’une fraction d’heure, de minute ou de seconde.
Quand un mouvement est donné pour 18.000 alternance/heures, cela veut dire que l’aiguille des secondes va avancer de 5 "pas" à la seconde : 5 alternances x 60 secondes x 60 minutes = 18.000 A/h. S’il s’agissait d’un chronographe, cela veut dire que si le marquage sur le cadran est correct, il sera facile de chronométrer des temps au 1/5e de seconde puisqu’on peut arrêter la trotteuse centrale du chronographe à chacune des alternances. Voici, pour illustrer ce propos, la photo de la grande seconde d’une Seamaster "Peter Blake" dont le mouvement bat à 28.000 A/h soit au 1/8e de seconde :
Crédit : Inconnu
REMONTAGE DES MONTRES
Les montres manuelles doivent être remontées à la main via la couronne. Une fois le mouvement remonté au maximum, il se bloquera et, sauf problème mécanique, il sera impossible d'encore donner des tours de couronne. La plupart des montres ayant une réserve de marche d’une quarantaine d’heure, il est conseillé de les remonter tous les jours plus ou moins au même moment. Il faut toujours remonter sa montre manuelle à fond. Le remontage via la couronne ne demande pas une grande force, même si certains mécanismes sont plus durs que d'autres, et la différence de résistance une fois le mouvement remonté au maximum, signe qu'il faut s'arrêter, sera clairement perceptible : le mouvement est bloqué et il est impossible de donner un nouveau tour de couronne à moins de vouloir délibérément forcer le mouvement.
Par contre, avec les montres automatiques, c'est le mouvement du rotor sur son axe qui via le jeu des rouages va remonter le mécanisme de la montre. Une fois le mécanisme remonté au maximum, un système appelé "bride glissante" permettra au rotor de continuer à tourner librement sans pour autant remonter encore le mécanisme. La première fois que l'on porte une montre automatique après que son mouvement se soit arrêté, il faut remonter manuellement le mouvement. Généralement une trentaine de tours de couronne suffisent. Au-delà , la bride glissante entre en action : vous pouvez continuer à donner des tours de couronne mais ils ne remonteront plus la montre. Avec un peu d'habitude, vous sentirez l'entrée en action de la bride glissante. Après, le port de la montre suffit à assurer un remontage optimal de la montre sauf activité particulièrement sédentaire. En effet, ce qui provoque les mouvements du rotor, ce sont les mouvements du poignet qui porte la montre.
Il est à noter que certains modèles manuels avec grande réserve de marche, possèdent aussi une bride glissante, ce qui fait que vous pourrez continuer à donner des tours de couronne même si le mouvement est remonté à son maximum.
Une fois que la montre est remontée à fond, on peut alors procéder aux différents réglages de l'heure, de la date, etc.
Pourquoi remonter sa montre à fond ? En fait, c'est ainsi qu'elle fonctionnera le mieux et aura la meilleure précision. Elle aura un maximum d'énergie pour vaincre l'inertie des différentes pièces du mouvement, résister aux chocs, etc. Les montres sont d'ailleurs conçues pour donner le "meilleur d'elle-même" sur la première moitiée de la réserve de marche.
CHRONOMETRE
Crédit : Inconnu
Les montres sont certifiées chronomètres, quand leur mouvement a été testé durant 2 semaines où on l'a mis dans différentes positions et conditions d'utilisation, et que pendant ce temps il n'a pas reculé de plus de 4 secondes par jour ni avancé de plus de 6 secondes par jour. Le contrôle a été effectué par le Cosc ou Contrôle Officiel Suisse des Chronomètres. Une montre peut cependant se montrer tout aussi précise sans pour autant avoir été contrôlée par le COSC, les marques procédant elles aussi à des contrôles de qualité comme les 1000 heures de tests effectuées par JLC.
Il est à noter que l’Allemagne (observatoire de Glashütte financé par Wempe) et la France (observatoire de Besançon) vont normalement se doter de leur propre norme chronométrique avec certificat à l’appui.
COMPLICATIONS (PARTIE I)
En horlogerie, on appelle complication toutes les "fonctions" d’une montre qui ne sont pas l’indication des heures, des minutes et des secondes. Il ne faut pas perdre de vue que ces complications sont toutes mécaniques : elles sont constituées d’autant de rouages, pignons et autres pièces mues par la seule énergie du ressort de barillet et leur avance est aussi réglée par l’ensemble balancier/spiral.
Deux petites remarques avant de commencer. J’ai regroupé les complications en différentes catégories pour rendre les choses plus simples, mais cette organisation n’a rien d’officiel ou de scientifique. Enfin, il s’agit d’une présentation générale et je me suis donc dispensé d’explications techniques qui, pour certaines, dépassent mes compétences et de toute façon prendraient trop de place.
AFFICHAGE
Crédit : Steve G
Selon la définition donnée ci-dessus, la seconde centrale n’est pas vraiment une complication puisqu’elle affiche les secondes. Cependant, comme ont le voir sur ces deux photos (deux calibres 30 de la famille Omega : à gauche, avec petite seconde ; à droite, avec seconde centrale), elle demande l’ajout d’un pont et d’une roue de renvoi depuis la roue des secondes vers la seconde centrale. Ce qui est déjà plus compliqué…
Crédit : zenith-watches.com & Inconnu
La réserve de marche est l’indication du nombre d’heures ou de jours durant lesquels le mouvement peut encore fonctionner avant de s’arrêter. Généralement, le barillet d’un mouvement lui offre +/- deux jours d’autonomie.
Crédit : Chronophage
Cette montre comporte deux complications. La première est l’affichage des heures dans un guichet, la seconde est l’affichage rétrograde des heures. Arrivée en bout de course, l’aiguille rétrograde revient à sa position initiale en sens inverse ; à aucun moment, elle ne fait un tour complet.
Crédit : Alexandre Ghotbi
La seconde morte est un raffinement mécanique qui nous parait pour le moins étrange depuis l’avènement du quartz. En effet, une seconde morte ne bouge pas tant que la seconde n’est pas écoulée et donc se déplace par saut d’une seconde, comme sur une montre à quartz, et non pas à petits pas au gré de chaque alternance.
TEMPS COURTS
Les chronographes sont des montres qui permettent de mesurer à la demande des temps courts. Généralement, le poussoir supérieur sert au départ et à l’arrêt (start/stop) du mécanisme de mesure, tandis que le poussoir inférieur sert à sa remise à zéro (reset).
Crédit : Inconnu & watchco.com.au
Cette montre est dotée d'une échelle tachymétrique sur sa lunette. Le tachymètre sert à calculer la vitesse par heure d'une voiture, d'une machine, etc. Premier exemple, vous désirez connaître la vitesse de votre voiture sur l'autoroute. Pour cela vous devez avoir deux repères pour marquer une distance fixe qui servira d'unité de référence ; par facilité prenons des bornes kilométriques. Au passage de la première borne vous enclenchez le chrono ; au passage de la deuxième borne vous l'arrêtez. La trotteuse du chronographe vous indiquera alors exactement le nombre de kilomètres que vous ferez en une heure. Si vous avez pris 20 secondes pour parcourir cette distance, en face de l'aiguille vous trouverez l'indication 180 soit 180 km/h. Deuxième exemple : vous voulez connaître la vitesse de votre photocopieuse. C'est le même principe : vous chronométrez le temps qu'elle prend pour imprimer 10 copies par exemple. Disons qu'il lui faille 33 secondes pour y arriver, l'échelle tachymétrique indique 110. En une heure, la photocopieuse imprimera donc 110 x 10 feuilles soit 1100 feuilles.
Crédit : Zen & watchco.com.au
Le rehaut de celle-ci arbore une échelle télémétrique. Le télémètre sert à calculer la distance séparant un évènement de son observateur grâce à la vitesse du son. Ainsi entre l'éclair et le tonnerre il y a toujours un temps de différence qui s'explique par la différence qu'il y a entre la vitesse de la lumière et celle du son. Si vous enclenchez le chronographe quand vous voyez l'éclair et que vous l'arrêtez quand vous entendez le tonnerre, l'échelle télémétrique vous indiquera la distance qui vous sépare du lieu où la foudre est tombée.
Cette montre est aussi dotée de la fonction retour en vol ou flyback en anglais permet une remise à zéro et un redémarrage instantané du chronographe en appuyant sur le poussoir de remise à zéro. C’est évidemment bien plus rapide que de faire stop + start + stop. Ce dispositif sert surtout à la navigation quand il faut mesurer rapidement des segments de temps successifs : "20 minutes dans telle direction puis 10 minutes dans telle autre", p.e.
Crédit : Foversta & watchco.com.au
Le pulsomètre ou échelle pulsométrique permet de connaître le nombre de pulsations cardiaques à la minute d’un individu. L’échelle est généralement graduée pour 15 ou 30 pulsations. Après avoir trouvé le pouls de la personne en question, il faut lancer le chronographe et de compter 15 ou 30 pulsations et de l’arrêter. La trotteuse vous donnera alors le nombre de pulsations par minutes. Le rythme cardiaque d’un adulte en bonne santé est de 60 à 80 pulsations par minute.
Crédit : zenith-watches.com & alange-soehne.com
Ces deux dernières montres sont des chronographes à rattrapante. Grace à sa double aiguille, ce dispositif permet de mesurer plusieurs évènements ayant un même moment de départ mais pas une même durée. Imaginez deux coureurs se défiant sur un 100m. Vous lancez le chrono lors du départ de la course. Lorsque le premier franchit la ligne d’arrivée, vous n’arrêtez pas le chronographe mais appuyez sur le poussoir de la rattrapante, situé sur la couronne pour la Zénith (à gauche) ou à 9h30 pour la Lange & Soehne (à droite). La première aiguille va s’arrêter, marquant le temps du premier coureur, alors que la seconde continue son chemin. Ce n’est que quand le deuxième coureur terminera sa course que vous stopperez définitivement le chrono. Une fois les temps notés, le chrono peut être classiquement remis à zéro. S’il y avait eu un troisième coureur, il aurait fallu procéder de la manière suivante : à l’arrivée, vous auriez enclenché la rattrapante une première fois pour prendre note rapidement du 1er temps ; ensuite, une nouvelle pression sur le poussoir de la rattrapante aurait libéré l’aiguille qui aurait rattrapé (d’où son nom) la première aiguille qui continuait à tourner ; il aurait fallu actionner le poussoir une troisième fois pour bloquer l’aiguille une nouvelle fois et avoir le temps du 2e coureur avant d’arrêter le chrono définitivement avec l’arrivée de la 3e personne.
Les rattrapante ne possèdent généralement que deux aiguilles pour les secondes. Ceci implique que, par facilité, la différence de temps entre les évènements ne soit pas supérieure à 59 secondes. L’originalité du Double Split de Lange & Soehne (à droite) est qu’il possède aussi une rattrapante sur le registre des minutes, ce qui permet d’augmenter cette limite à 29 minutes et 59 secondes.
Crédit : watchco.com.au
Certains chronographes sont dotés d’une échelle décimale qui permet de décompter les heures et les minutes en centièmes. Cette possibilité était principalement utilisée dans l’industrie car elle facilitait l’addition de différents temps lorsque le chronométrait les différentes phases d’un processus de fabrication.
COMPLICATIONS (PARTIE II)
FUSEAUX HORAIRES
Crédit : Bruno Cracco & Tobwe
Les montres à fonction GMT permettent de gérer l’heure sur deux fuseaux horaires en même temps. Suivant les époques et les mouvements, on retrouvera différentes manières d’indiquer ces deux heures sur un même cadran. En voici les principales (la liste qui suit n’est absolument pas exhaustive) :
1 - Les premières se "contentaient" d’une aiguille additionnelle synchronisée sur l’aiguille des heures mais qui faisait le tour de cadran en 24 heures au lieu de 12. Il était donc impossible de la régler indépendamment et la gestion du 2d fuseau devait se faire exclusivement via la lunette.
Exemple : les premières Rolex GMT.
Apparaissent ensuite des mouvements qui permettent de gérer indépendamment les deux aiguilles des heures (la "normale" et la GMT).
2 - Une première sorte de montre GMT fonctionne de la manière suivante : la couronne a deux positions de réglage, la première pour les heures et les minutes, tout ce qu’il y a de plus classique, et la seconde pour l’aiguille GMT toujours sur 24 heures, et qui se règle à part. Le problème vient de ce qu’en cas de changement de fuseau horaire, il faut tout régler à nouveau car l'aiguille GMT est solidaire de celle des heures : nouvelle heure locale, nouvelle heure GMT, ce qui est fastidieux. Cette configuration est intéressante si vous restez toujours "à la maison" et désirez suivre les pérégrinations de quelqu'un autour du globe (l'aiguille des heures n'est pas solidaire de l'aiguille GMT qui peut donc changer de fuseaux en toute liberté).
Exemple : les montres avec mouvements ETA2893.
3 – Une autre solution est celle de la Rolex GMT II qui fonctionne de manière inverse à la précédente. Les minutes sont réglées avec les heures GMT (toujours sur 24 heures) et servent de temps de référence ; l’aiguille des 12 heures se règle indépendamment pas saut d’une heure et gère en même temps le quantième : elle permet de gérer l’heure et la date locales. L’heure de référence est généralement celle du domicile, il suffit alors d’avancer ou de reculer l’aiguille des heures d’autant d’heure qu’il y a de décalage par rapport au point d’origine. Comme la Rolex GMT II possède toujours une lunette graduée sur 24 heures, on peut mettre l’heure de Greenwich en référence et utiliser la lunette pour calculer l’heure de tous les fuseaux horaires. C'est le fonctionnement idéal pour le globe-trotter qui change de fuseau horaire régulièrement.
Exemple : Rolex GMT II
Crédit : Fireblade & L. Joel
4 – Ceci n’est plus possible avec les mouvements "Hometime" de JLC et assimilé. En effet, leur aiguille GMT ne tourne plus sur 24 heures mais sur 12 comme l’aiguille des heures. Cependant, leur aiguille GMT est couplée à un indicateur "jour/nuit" qui permet de savoir s’il est trois heures du matin ou de l’après-midi dans le fuseau horaire de référence.
Exemple : JLC Hometime ou Dualmatic, Panerai PAM 233.
5 – A mi-chemin entre ces deux dernières possibilité, il y les IWC Spitfire UTC ou Rolex Explorer qui gèrent l’heure de référence sur 24 heures comme la GMT II mais ne possèdent pas de lunette tournante ce qui les limite à cette seule heure de référence.
Exemple : Rolex Explorer, IWC Spitfire UTC
6 – Il existe aussi des montres avec deux cadrans et deux paires d’aiguilles qui permettent de gérer des heures différentes indépendamment. La aussi un indicateur "jour/nuit" permet de ne pas se tromper dans la lecture de l’heure.
Exemple : Oris Artelier Worldtimer, Parmigiani Tonda Hemispheres
Attention cependant, les montres GMT sont généralement conçues pour gérer des décalages horaires d’heures pleines. Or il existe des pays qui pratiquent la demi-heure de décalage, comme l’Inde qui est en GMT +5h30. Même la Rolex GMT II à quelques difficultés pour gérer ce problème puisque sa lunette fait 120 clicks, ce qui correspond à 5 clicks par heure soit 20 minutes par clicks : 48 clicks ou 96 click auraient été plus à propos. Par contre, la Parmigiani Tonda Hemispheres peut gérer sans difficultés ces pays avec des décalages "partiels" (Vénézuela -4h30 p.e.) puisque ses deux fuseaux sont totalement indépendants l'un de l'autre.
Crédit : patek.com & vulcain-uhren.de
Il existe une autre façon de gérer les différents fuseaux horaires, ce sont les montres dites worldtimer ou heures du monde dont la plus emblématique est sans conteste l’actuelle Patek Philippe 5130, dernier rejeton d’une longue lignée. Elles indiquent l’heure sur les 24 fuseaux horaires du globe via deux disques concentriques : celui de villes qui permettent d’identifier les fuseaux et celui des heures. Ici encore une fois, la montre ne peut gérer que les décalages en heure pleines.
CALENDRIER
Crédit : Alberto Schileo, Su JiaXian & Vacheron-Constantin
Pour faciliter les explications, la première montre est un Quantième Annuel de Patek Philippe (PP), la deuxième est un Quantième Perpétuel de Lange & Soehne (LS), la troisième est un Quantième Perpétuel de Vacheron Constantin (VC).
En horlogerie, la date s’appelle le quantième. Voici les trois façons les plus communes d’indiquer la date sur une montre : guichet (PP), grande date (L&S) ou aiguille/pointeur, (VC), ici avec un affichage rétrograde.
Outre le quantième, une montre peut indiquer le jour de la semaine, soit lundi, mardi, mercredi, etc. Ici les trois montres le font au moyen d’aiguille et en anglais mais Rolex a choisi le guichet pour sa Day Date, par exemple. Dans les trois cas illustrés ci-dessus, le jour de la semaine est dans le registre de gauche.
Le triple quantième affiche la date, le jour de la semaine et le mois. Il ne gère pas la différence entre les mois de 28, 29, 30 ou 31 jours, et nécessite une correction manuelle plusieurs fois dans l'année.
On parle de quantième annuel (QA) quand le calendrier est capable de gérer les mois de 30 et 31 jours mais pas le mois de février. Il faut donc effectuer la correction manuelle une fois par an. Il peut n'afficher que la date et le mois, le jour de la semaine n'est pas indispensable.
Le quantième bissextile perfectionne le QA en ne demandant qu'une correction tout les quatre ans - le mois de février à toujours 28 jours dans ce type de montre.
Seul le quantième perpétuel gère correctement le mois de février et son cycle quaternaire (28-28-28-29). La "mémoire" mécanique du mouvement permet de tenir compte d’un cycle de 48 mois (3 années classiques et 1 année bissextile). Pour savoir où en en est dans ce cycle (dont la dernière année, la quatrième, est l’année bissextile), la montre affiche l’année en cours via une aiguille sur la L&S (sous-registre décentré à droite du cadran avec le chiffre 4 en rouge) ou via un guichet sur la VC (guichet indiquant 3 en bas à droite de l’affichage rétrograde de la date). Le quantième perpétuel demande quand même une correction tous les 100 ans (voir note ci-dessous).
Le quantième séculaire (voir post précédent) gère l’entièreté de la question des années communes ou bissextiles sur un cycle de 400 ans et ne demande donc aucune correction. Ce genre de montre est plutôt rare...
La VC pousse la sophistication jusqu’à afficher l’année en cours dans un guichet entre les deux registres du jour et du mois ; tandis que la L&S indique si vous êtes dans les heures du "jour" ou de la "nuit" via le sous-registre de gauche gradué sur 24 heures : ici, il est 7h26 du matin.
Généralement, il y a peu d’exceptions, les quantièmes s’accompagnent d’une phase de lune qui indique la progression de l’astre lunaire dans son cycle de 29 jours, 12 heures, 44 minutes et 2,8 secondes. Sur la Lange 1, Lange & Soehne est arrivé à une précision de 1 jour de décalage en 122,6 ans.
Par mesure de précaution, on ne règle jamais la date ou n'importe quelle autre information d'un quantième si la montre est entre 21h00 et 3h00 du matin. En effet, c'est à ce moment que débute le long travaille mécanique qui permettra le changement de la date, du jour, du mois, de la phase de lune, etc. Toute tentative de réglage pourrait perturber voire endommager le mouvement de la montre et donc par mesure de précaution, on préfère s'en abstenir.
NOTE : Pour rappel, les années bissextiles sont les années dans notre calendrier qui sont divisibles par 4 mais non divisibles par 100, à l’exception des années divisibles par 400 qui sont bissextiles elles-aussi. Ainsi 1600 et 2000 furent bissextiles, mais pas 1700, 1800, 1900 qui furent communes. De même, 2100, 2200, 2300 seront communes, alors que 2400 sera une année bissextile. Comme aucun QP ne peut gérer pour l’instant ce cycle de 400 ans, et que tous comptent les années multiples de 100 comme bissextiles puisqu’elles sont aussi multiples de 4, il faudra tôt ou tard (en 2100 de fait) que la montre passe chez l’horloger à moins qu’un mécanisme de réglage ou de correction n’ait été prévu.
EQUATION DU TEMPS
Crédit : culture.hautehorlogerie.org & patek.com
L’équation du temps est la différence entre l’heure solaire vraie et l’heure solaire moyenne. Vous trouverez une explication complète ici. Cette complication est toujours couplée à un quantième annuel ou perpétuel. Il y a deux modes d’affichage de l’équation du temps : sur la première montre, une aiguille, ici avec un soleil, indique la différence actuelle sur une échelle de +/- 15 minutes (sur le rehaut de la montre dans ce cas-ci), à nous de faire le calcul pour connaître l’heure solaire ; avec la seconde montre, on a une équation du temps dite marchante, c’est-à -dire qu’une deuxième aiguille des minutes, toujours avec un soleil, donne directement l’heure solaire.
SONNERIE & REPETITION
Crédit : Chrono59
Les montres réveil permettent tout simplement comme leur nom l’indique de faire retentir une sonnerie à une heure fixée d’avance. Vu le cadran des montres, la programmation ne peut généralement se faire que douze heures à l’avance.
Crédit : Deniz & horlogerie-suisse.com
A – Timbre
B - Marteau
C – Bloc de fixation des timbres
Les montres à répétition indiquent, à la demande, l’heure en frappant deux timbres avec des marteaux. Le timbre est une lame d’acier plus ou moins longue, solidement fixée à une des ses extrémités et qui fait le tour du mouvement. Frappée par un marteau, elle produira un son grave ou aigu, c’est selon. Certaines montres sont dotées de 3 timbres ou plus, on parle alors de sonnerie carillon ou cathédrale, ou encore Westminster parce que la mélodie du parlement de Londres était la plus célèbre de son temps.
Les répétitions à quarts donnent successivement le nombre d’heures et de quarts d’heure passés. Trois coups (timbre grave) suivis de deux coups (double timbre) indiquent qu’il est entre 3h30 et 3h45. Apparaissent ensuite les répétitions à cinq minutes qui, toujours sur le même principe, indiquent les heures, les quarts d’heure et les cinq minutes passé. Trois coups (timbre grave), suivis de deux coups (double timbre), suivi d’un coup (timbre aigu) signifient qu’il est entre 3h35 et 3h40. Viennent enfin les répétitions minutes qui donnent l’heure à la minute près comme l’indique leur nom. Trois coups (timbre sourd), suivis de deux coups (double timbre), suivis de six coups (timbre aigu) marquent donc 6h36.
Cependant, le décompte des quarts est quelque peu fastidieux : trois coups suivis d’un coup, suivi de six coups donnent 3h21. C’est pour cela que l’horloger finlandais Kari Voutilainen propose des répétitions décimales dont la deuxième série de coups décompte les 10 minutes et non pas les quarts d’heure. L’exemple précédent (trois coups + 1 coup + 6 coups) ne serait plus égal à 3h21 dans ce système mais 3h16 ce qui est sans doute plus intuitif.
Ces répétitions se font généralement à la demande via un poussoir ou un verrou. Cependant, elles peuvent aussi sonner automatiquement au passage de l’heure ou du quart. C’est ce qu’on appelle les grandes et petites sonneries. La grande sonnerie, sonne les heures et les quarts et répète les heures à chaque quart ; alors que la petite sonnerie sonne les heures et les quarts mais ne répète pas les heures à chaque quarts. Pour éviter toute cacophonie, il est possible de réduire ce mécanisme au silence le plus complet via un autre verrou ou poussoir.
PRÉCISION
Crédit : Alexandro Schileo & thepurists.com
Le tourbillon a été inventé par Abraham-Louis Breguet et breveté en 1801. Il permet de compenser les écarts de marche d’une montre verticale dus à un déséquilibrage de son balancier ou de son spiral en enchâssant balancier, spiral et échappement dans une cage mobile qui fait généralement un tour par minute. En effet, un défaut d’équilibrage, même minime, peut faire la fréquence du balancier/spiral selon qu’il est placé au dessus de l’axe de pivotement ou en dessous. Autrement dit, si la montre est verticale couronne vers le haut, elle ne battra pas à la même fréquence que si elle est couronne vers le bas. Le tourbillon permet en faisant en permanence varier la position de l’échappement par rapport à la montre et donc de "mélanger" les défauts de marche pour obtenir une marche moyenne juste.
Crédit : journal.hautehorlogerie.org & Ron DeCorte
Cependant, avec les techniques modernes, les défauts d’équilibrage n’ont que très, très peu de chance de se produire de nos jours. De plus, comme le tourbillon ne travaille que sur un axe, il n’a de sens qu’avec une montre portée en position verticale (ce qui était le cas des montres de gousset à l’époque d’A.-L. Breguet). Aujourd’hui, nos montres ne sont plus que rarement en position verticale stricte et nos mouvements de mains ont tendance à leur faire prendre toute sorte de positions qui peuvent compenser jusqu’à un certain point des écarts de marche. Le tourbillon en tant que tel est donc devenu quasi inutile sauf comme preuve de savoir-faire. A moins que les tourbillons travaillant sur plusieurs axes, comme le Gyrotourbillon de JLC (voir photos précédentes à gauche) ne viennent changer la donne.
Une deuxième sorte de tourbillon, dit tourbillon volant (voir photos précédentes à droite) se distingue du précédent par l'absence de pont supérieur (cfr les deux premières photos) et est donc uniquement soutenu d'en-dessous. Il a été inventé par Alfred Helwig en 1920.
Crédit : thepurists.com & Inconnu
Le photo (Lange & Soehne) et le schéma (François-Paul Journe) montrent à chaque fois un remontoir d’égalité. Pour comprendre l’utilité de ce système, il faut tenir compte du fait que l’échappement à ancre suisse est relativement énergivore. Or la déperdition d’énergie peut influencer la régularité des oscillations de l’ensemble balancier/spiral. Pour compenser ce problème, les horlogers ont disposé une seconde source d’énergie qui agit en relais sur l’échappement de la montre et en compense les pertes. Le remontoir d’égalité agit comme une sorte de "pacemaker" avant la lettre et renforce la régularité des battements de la montre.
LE CHRONOGRAPHE MONOPOUSSOIR
Un chronographe est une montre dotée d’un dispositif permettant de mesurer des temps courts au moyen d’une trotteuse placée au centre du mouvement. A la demande, cette aiguille peut-être mise en marche, arrêtée et renvoyée à son point de départ.
MOUVEMENT
A l’aide de ce calibre LeCoultre 19 (1908), penchons-nous d’abord sur les différentes pièces qui forment un chronographe :
Crédit : hautehorlogerie.org
A – Grande bascule
B – Crochet (dissimulé en partie sous la bascule intermédiaire et le frein)
C – Roue à colonnes
D – Marteau
E – Bascule intermédiaire
F – Roue des secondes
G – Roue intermédiaire
H – Roue de chronographe
I – Frein
J – Cœur de remise à zéro sur la roue de chronographe
BASCULE INTERMEDIAIRE, FREIN & MARTEAU
Crédit : Lang & Heyne
Pour mieux comprendre le fonctionnement du chronographe, j’ai repris sur le schéma ci-dessus les “articulations†de trois mobiles : bascule intermédiaire, le frein et le marteau. Pour vous changer un peu, j’ai pris la photo du mouvement Lang & Heyne, cela fera un petit travail de transposition. Tous sont fixés sur un pivot (point de couleur) et une de leurs extrémités (flèche) est en contact avec la roue à colonnes. Pour le frein et le marteau, à chaque fois que cette dernière "soulève" ladite extrémité au sommet d'une des colonnes ou la fait retomber dans l'espace compris entre deux de ses colonnes, l'autre extrémité (flèche) de la pièce près du centre du mouvement pivote en sens inverse. Pour la bascule intermédiaire, le pivot étant à l'autre extrémité de la pièce, le mouvement de la roue à colonne fera s'incliner le mobile vers le centre de la montre se relever d'autant. Le mouvement des trois mobiles est indiqué par une flèche en pointillé. Enfin, j’ai aussi indiqué les ressorts (R) correspondant à chacune des pièces. Ce sont des ressorts plats qui ressemblent donc à des lames de métal et non pas au fil torsadé que nous nous imaginons spontanément. A noter que le frein comporte une troisième extrémité (à droite) pour aller chercher son ressort.
MISE EN MARCHE
Retour au calibre LeCoultre pour la suite des explications. Une pression exercée à l’extrémité (la grosse flèche rouge) de la grande bascule (A) va la soulever et entraîner le crochet (B) qui met la roue à colonnes (C) en mouvement dans le sens des aiguilles d’une montre.
Crédit : SteveG
Les pièces qui étaient au repos en appui soit sur une des colonnes de la roue, soit dans un des espaces compris entre deux colonnes, vont changer de position. Simultanément, le marteau (D) qui appuie sur le cœur (J) de la roue de chronographe est soulevé par une des colonnes, libérant ainsi le coeur et l'aiguille du chronographe dont il est solidaire de toute contrainte ; tandis que la bascule intermédiaire (E) descend d’un cran entre deux colonnes et s'incline légèrement vers le centre du mouvement. Ceci permet à la roue intermédiaire (G) de faire la jonction entre la roue des secondes (F) et la roue de chronographe (H). La trotteuse se met en marche. Le frein (I) reste désengagé au sommet d’une des colonnes.
ARRET
Une nouvelle pression sur l’extrémité de la grande bascule remet la roue à colonnes (C) en mouvement. La bascule intermédiaire (E) retrouve sa place "au sommet" d’une colonne et se relève : la roue intermédiaire est désengrenée, tandis que le frein (I) descend dans un espace intermédiaire entre deux colonnes et, à son autre bout, appuie aussitôt sur la roue de chronographe (H). La coordination entre ces deux actions est très importante. En effet, si le frein précédait l’action de la bascule intermédiaire, il stopperait le chronographe mais aussi la montre qui, à ce moment là , est encore solidaire du mécanisme de mesure via la roue intermédiaire.
REMISE A ZERO
Une 3e pression sur l’extrémité de la grande bascule va soulever le frein (I), ce qui libérera la roue de chronographe. En même temps marteau (D) en retombant entre deux colonnes puisse appuyer sur le cœur (J) et remettre l’aiguille du chronographe à zéro sans problème. En effet, le cœur ressemble à un mediator pour jouer de la guitare.
Crédit : Jack Forster @ The Purists
Si le bout aplati du marteau vient frapper un des coté arrondi de la pièce, celle-ci pivotera sous la pression jusqu’à ce que son sommet plane (qui est à +/- 12h30) vienne se bloquer contre le bout du marteau.
ROUE A COLONNE
La roue à colonne est un système binaire qui commande l’ensemble des fonctions d’un chronographe. Voici les différentes positions :
Cette triple séquence (« colonne - colonne - creux ») est possible simplement parce que le rochet de la roue à colonne dispose de trois fois plus de dents que la roue de colonnes. La grande bascule est donc à « triple action ».
LE CHRONOGRAPHE MODERNE
Par chronographe moderne, j’entends bien évidement le chronographe à deux poussoirs. Pour la petite histoire c’est à Breitling que nous devons cette invention qui date de 1933. L’usage du 2e poussoir va permettre de commander indépendamment les fonctions marche/arrêt de la remise à zéro.
Crédit : hautehorlogerie.org
Voici un schéma qui illustre la position des différentes pièces du mouvement. On y retrouve les deux poussoirs (Marche/Arrêt et Remise à Zero), ainsi que les pièces déjà vues ci-dessus : la grande bascule (GB), la roue à colonnes (Rà C), la bascule intermédiaire (BI), le frein (F), le marteau (M). Et puis il y a des pièces inconnues jusqu’ici : le verrou (V) et deux goupilles (G1 & 2) qui sont « en dessous » du marteau.
Deux remarques supplémentaires :
- Le marteau est double parce qu’il va mettre à zéro en même temps la trotteuse et le registre des minutes du chronographe.
- Le rochet de la roue à colonnes compte désormais deux fois plus de dents que la roue a de colonnes – précédemment, il avait trois fois plus de dents. La grande bascule est donc ici à « double action ». La séquence de la roue à colonnes est donc désormais « colonne – creux – etc. » et non plus « colonne – colonne – creux – etc. »
MISE EN MARCHE
La position de départ des mobiles est la suivante :
- Bascule intermédiaire : au sommet d’une colonne ; désengagée.
- Marteau : dans le creux entre deux colonnes, ses extrémités reposant sur le cœur des aiguilles du chronographe ; engagé.
- Frein : maintenu par la goupille G2 qui, avec l’avancée du marteau vers le centre du mouvement, appuie sur le bras du frein et le soulève même s’il est face a un creux de la roue à colonnes ; désengagé.
La pression exercée sur le poussoir soulève la grande bascule qui vient crocheter la roue à colonnes. La bascule intermédiaire qui reposait au sommet d’une colonne tombe dans le creux entre deux colonnes et fait le lien entre la roue des secondes et la trotteuse du chronographe. Le marteau est soulevé par une colonne et la goupille G1 vient se glisser dans le verrou V qui retient le mobile et l’empêche de retomber sous l’action de son ressort. Le frein qui n’est plus retenu par la goupille G2 du marteau retombe mais bute désormais sur une colonne qui le maintient désengagé.
Crédit : horlogerie-suisse.com
ARRET (ET REMISE EN MARCHE)
Une 2e pression exercée sur le poussoir soulève la grande bascule qui vient crocheter une nouvelle fois la roue à colonnes. La bascule intermédiaire passe d’un creux au sommet d’une colonne et est désengagée. Le frein, que plus rien ne retient, fait le mouvement inverse (creux) et maintient la trotteuse du chronographe en place. Le marteau est maintenu désengagé par le verrou mais il fait face à un creux. De fait quand le chronographe est en marche, le marteau est en face d’une colonne qui l’empêche d’appuyer sur les cœurs des aiguilles. Une pression sur le poussoir de remise à zéro n’a donc aucun effet : le verrou est abaissé avant de revenir en place sous l’action du ressort mais le marteau ne s’abaisse pas pour autant. Ce n’est qu’à l’arrêt que le marteau fera face à un creux de la roue à colonnes, ce qui lui permettra de bouger vers le centre du mouvement. De nouvelles pressions sur le poussoir font alterner la marche et l’arrêt du chronographe en modifiant successivement les positions de la bascule intermédiaire et du frein.
REMISE A ZERO
Le chronographe est maintenant à l’arrêt. Le marteau est en face d’un creux et peut donc être relâché par une pression sur le poussoir de remise à zéro. La goupille G2 entre en contact avec le frein et l’abaisse tandis que le marteau frappe le cœur des aiguilles du chronographe.
Sur la photo ci –dessous (un Lemania CH27 C12 D démonté par Chronofolie), on peut voir un chronographe à l’arrêt avec le marteau appuyant sur les 2 cœurs (C). Il y a cependant une différence : la goupille G2 n’est pas portée par le marteau mais par le frein, et c’est une excroissance du marteau qui l’actionne.
Credit : Chronofolie
UN AUTRE SYSTEME DE REMISE A ZERO
Le système décrit ci-dessus a un désavantage : la mise en route du chronographe demande une pression forte sur le poussoir car la roue à colonnes doit soulever le marteau. Cependant, la remise à zéro est plutôt douce car il suffit de relâcher le marteau, son ressort faisant tout le travail. Un autre système consiste à faire en sorte que le ressort du marteau le pousse vers l'extérieur du mouvement et non vers l'intérieur : quand on relâche le poussoir, le ressort agit et remet le marteau à sa place. Ce dispositif permet un démarrage du chrono plus doux car il ne faut pas soulever le marteau ; par contre, la remise à zéro est plus dure.
LE CHRONOGRAPHE A CAME
Comme vu plus haut, avec l’apparition du chronographe moderne, la séquence de la roue à colonnes est devenue binaire : la grande bascule est dite « à double action » et la séquence de la roue à colonnes est donc désormais « colonne – creux – etc. » et non plus « colonne – colonne – creux – etc. » Cette particularité associée à la volonté de simplifier le mécanisme de déclenchement du chronographe a abouti au mécanisme à came.
MOUVEMENT
La came est composée de deux navettes (inférieure et supérieure). La navette supérieure commande le marteau ; la navette inférieure, la bascule intérmédiaire et le frein.
Crédit : Deniz @ phase-de-lune.net
J’ai repris le code de couleur du schéma du chronographe monopoussoir en rajoutant du violet pour la commande de marche/arrêt qui remplace la grande bascule. Enfin la came est notée CA. A l’exception d’un, je n’ai pas repris les différents ressorts qui entourent toutes ces pièces pour ne pas alourdir le schéma. Cela donne ceci :
Crédit : Inconnu
M/A – Poussoir de marche/arrêt du chronographe
C – Commande
CI – Commande intérmédiaire (fait le lien avec la navette)
BC – Bascule de commande (fait le lien entre le ressort de commande – la boucle qui vient appuyer sur la goupille enchassée dans bascule à +/- 6 heures - et les commandes - "normale" et intermédiaire - pour assurer le retour de l'ensemble après utilisation du poussoir)
CA – Came
R – Ressort de navette inférieure
BI – Bascule intérmédiaire
P – Pont de bascule intermédiaire supportant la roue intermédiaire
F – Frein
G2 – Goupille enchassée sur le frein et que le marteau vient soulever pour dégager le frein lors de la remise à zéro
Rà Z – poussoir de remise à zéro
M - Marteau
G1 – Goupille qui va maintenir le marteau désengagé
V – Zone de verrouillage du marteau
MISE EN MARCHE
Alors que la roue à colonnes était parfaitement symétrique, les cames vont des formes particulières qui alternent zone creuse et zone pleine qui vont jouer le même rôle que les positions « entre deux colones » et « au sommet d’une colonne ».
Crédit : Inconnu
Lors de la mise en marche du chronographe, la commande intérmédiaire va pousser la navette inférieure qui va effectuer un léger déplacement autour de son axe dans le sens horaire. Elle entraine en même temps la navette supérieure. La zone de contact entre la commande intérmédiaire et la navette inférieure est entourée d’un cercle. Les deux navette sont maintenues dans leur nouvelle position par un ressort qui prend appui sur la navette inférieure.
Le marteau était dans la zone creuse de la navette supérieure (cercle du dessous), c’est-à -dire engagé, ses extrémités reposant sur les cœurs. Le quart de tour de la navette supérieure va la faire entrer en contact avec une « zone pleine » (cercle du dessus), ce qui va le désengager, en le repoussant vers l’extérieur du mouvement. En bout de course, la zone de verrouillage va accrocher la goupille n°1. Ce dipositif maintiendra le marteau dans cette position jusqu’à la remise à zéro. Ici aussi une pression du poussoir de remise à zéro ne provoquera rien car la « zone pleine » empêche le marteau de basculer.
Le frein qui était maintenu par l’action du marteau sur la goupille n°2 est alors libéré mais en même temps, la navette inférieure vient peser sur une de ses extrémités le maintenant désengagé. Ici aussi la zone de contact entre le frein et la navette inférieure est entourée d’un cercle.
Quand à la bascule intérmédiaire, elle passe d’une « zone pleine » (bascule désengagée) de la navette inférieure à une « zone creuse » (bascule engagée).
ARRET
Lors de l’arrêt du chronographe, la commande intérmédiaire va débloquer la navette inférieure qui, accompagnée de la navette supérieure, va effectuer un léger déplacement autour de son axe dans le sens anti-horaire. En fait, les deux pièces reprennent leur position de départ : la bascule intérmédiaire est désengagée et le frein est engagé. Seule différence : le marteau est maintenu désengagé par le verrou.
REMISE A ZERO
Lors de la remise à zéro, le marteau va être relaché. Dans son basculement vers le centre du mouvement, il va soulever le frein via la goupille G2 avant d’appuyer sur les cœurs des aiguilles du chronographe.
En espérant avoir été utile
Lambor